Une libération prononcée, une expulsion non signée, une requête rejetée, ne réussiront pas à annihiler l’expression de la solidarité pour la libération de notre Camarade Georges Abdallah.
Les initiatives continuent et continueront de se multiplier jusqu’à sa libération.
Ainsi, les 18 et 19 février 2022, s’est tenu le festival pour la justice et la fraternité entre les peuples, organisé par le Front Anti-impérialiste de Turquie et auquel la Campagne Unitaire pour la libération de Georges Abdallah a pris part durant les deux jours.
Georges Abdallah a été au cœur de cette initiative : une déclaration de notre Camarade, rédigée pour l’occasion, a été entendue par une salle pleine samedi soir ; la veille, la Campagne Unitaire a tenu à faire connaître le combat politique de Georges Abdallah à travers une déclaration lue dans le cadre du panel sur les prisonniers politiques. Une table d’information a été tenue durant ces deux jours. Plus de photos ici.
Déclaration de la Campagne unitaire :
Chers amis, chers camarades
Au nom de tous mes camarades de la Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah, je voudrais, tout d’abord, remercier les camarades du Front anti-impérialiste pour l’organisation de ce festival pour la justice et la fraternité entre les peuples et pour ce temps de parole qu’ils nous accordent afin d’évoquer tout particulièrement la situation et le combat de Georges Abdallah.
Chers amis, chers camarades,
Retenons bien la date du jeudi 10 février 2022 : elle marque une nouvelle étape de cette affaire d’État qu’est « l’affaire Georges Abdallah ». C’est, en effet, à cette date qu’a été rendue la décision du tribunal administratif de Paris quant à la requête déposée par l’avocat de Georges Abdallah pour enjoindre le ministre de l’Intérieur français à signer l’arrêté d’expulsion conditionnant la libération de notre camarade.
Cette décision tient en deux mots : « requête rejetée ! ». Deux mots jetés en pâture pour, cette fois encore, confirmer le refus absolu de l’État français de voir libérer notre camarade.
Pas question de libérer Abdallah !
Pas question de libérer Abdallah alors que Georges Abdallah – incarcéré depuis 1984 et condamné en 1987 à la réclusion à perpétuité par un tribunal spécial pour complicité dans des actes de résistance à l’invasion sioniste de son pays, le Liban – a vu sa peine de sûreté accomplie en 1999 et qu’il est libérable depuis plus de 22 ans.
Pas question de libérer Abdallah ! Alors qu’en 2003, la juridiction de Pau – dont dépend Georges Abdallah depuis sa prison de Lannemezan où il est détenu dans le sud de la France – avait pour la première fois autorisé sa libération.
Pas question de libérer Abdallah ! Alors qu’en 2012, le tribunal d’application des peines a donné un avis favorable à sa libération et que, depuis lors, le Liban, son pays, a réaffirmé à maintes reprises son accord pour son retour.
Georges Abdallah, âgé de 70 ans, est aujourd’hui l’un des plus anciens prisonniers politiques en Europe après plus de 37 ans de captivité mais une chose est claire : pas question de libérer Abdallah !
Pas question de libérer ce combattant anti-impérialiste indéfectible ; ce flambeau de la résistance implacable à l’image de la cause palestinienne inexorablement debout ; cet anti-capitaliste acharné toujours en première ligne aux côtés des peuples en lutte ; cet internationaliste résolument anti-fasciste.
Pas question de libérer ce symbole même de la résistance menée durant toute sa vie sur tous les fronts, sans reniement ni trahison et sans que jamais rien ne soit lâché, et encore moins en ce moment où partout dans le monde, les contradictions certes s’aiguisent mais aussi les résistances des peuples, qui entrent désormais en confrontation directe avec le pouvoir et revendiquent par la révolte ce qui leur est dû.
Alors certes la requête est rejetée ! Mais cette nouvelle fin de non-recevoir de l’État français et de sa justice de classe doit aussi se lire comme une nouvelle démonstration cinglante de toute la pertinence de l’analyse de Georges Abdallah quand il nous rappelle que le combat pour sa libération ne peut se faire sur le terrain des « arguties judiciaires » d’une justice servant les seuls intérêts du pouvoir mais bien au niveau des instances politiques – lieu véritable où l’on décide de la place et du poids du rituel judiciaire du moment où il est question des prisonniers politiques. Plus…
« Etre captif, là n’est pas la question. Il s’agit de ne pas se rendre : voilà. « Nâzim Hikmet, poète turc du XXe siècle, poursuivi, emprisonné et exilé pour ses activités communistes.