Par Emmanuel Haddad
FRANCE/LIBAN • Le militant communiste propalestinien est incarcéré depuis près de trente ans. Or une simple signature du ministre français Manuel Valls suffirait à rendre au Libanais de 62 ans sa liberté.
«Je suis ici, Messieurs, pour vous demander simplement de bien vouloir laver vos mains maculées de notre sang et du sang de nos mômes, avant de prétendre nous juger, car celui qui accepte de fouler aux pieds le sang de vingt-cinq mille morts tombés au Liban lors de l’invasion impérialo-sioniste de 1982 ne peut qu’être le complice direct de Reagan et de Begin dans leur guerre d’extermination contre notre peuple.» Ces paroles, Georges Ibrahim Abdallah les a prononcées le 26 février 1987, lors du procès qui allait conduire à sa condamnation à perpétuité par la cour de justice de Paris, pour «complicité d’assassinats» en tant que leader supposé de la Fraction armée libanaise révolutionnaire (FARL), responsable des meurtres du lieutenant-colonel Ray, attaché militaire adjoint des USA en France, et de Yacov Barsimentov, conseiller à l’ambassade d’Israël.
A l’époque, ce militant communiste et pro palestinien a vécu les affres de dix années de guerre civile au Liban. Il vient d’assister impuissant au massacre des Palestiniens réfugiés dans les camps de Sabra et Chatila en septembre 1982 par les phalangistes chrétiens libanais, sous les yeux de l’armée israélienne, tandis que la Force multinationale venait d’escorter dix mille combattants palestiniens hors du Liban. Un massacre jusqu’à ce jour impuni.