La commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté a motivé son avis négatif,
– parce que Georges Abdallah, qui reconnaît la gravité des faits, les revendiquent comme des actes de guerre et de résistance…
Rappelons que pendant la seconde guerre mondiale, nos résistants à l’occupation de notre pays étaient appelés « terroristes » par le gouvernement pétainiste. Certains d’entre eux avaient même leur portrait placardé sur les murs de la ville…
Rappelons également les termes employés par Yves Bonnet, responsable de la DST à l’époque de l’arrestation de Georges Abdallah, dans une interview donnée par la Dépêche du Midi le 7 janvier 2012 : « Je considère qu’il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance. »
– parce que son engagement demeure intact…
Rappelons-le, Georges Abdallah est un résistant.
Sur le terrain des luttes, son engagement n’a pas failli et 28 ans d’incarcération n’ont pas ébranlé ses convictions. Sa solidarité avec les peuples en lutte et les prisonniers politiques s’est toujours exprimée.
– parce que la commission estime que la force de ses convictions et de son engagement peuvent, si le contexte politique s’y prêtait, conduire Georges Ibrahim ABDALLAH à se comporter à nouveau en activiste résolu et implacable…
Faudrait-il, si de nouveau son pays est agressé, qu’il reste les bras croisés ?
Faut-il donc rappeler les 25 000 morts tombés au Liban lors de l’invasion impérialo-sioniste de 1982 ?
D’autre part, les détenus seraient jugés sur un potentiel d’intention ???
Rappelons qu’en 2008, suite au vote de la loi Dati sur la rétention de sûreté, le syndicat de la magistrature s’était élevé contre et une pétition contre « la perpétuité sur ordonnance » avait été signée à l’époque. Extrait : …pour la première fois dans notre droit, des individus pourront être enfermés sur décision judiciaire non pour sanctionner des actes délictueux ou criminels, mais pour anticiper des actes qu’ils n’ont pas commis !
– La commission émet, en conséquence, un avis défavorable à la demande de libération conditionnelle de Georges Ibrahim ABDALLAH.
En 2009, cette commission, avait également formulé un avis négatif donnant exactement les mêmes raisons…
Rappelons la composition de cette commission :
Selon l’article R. 61-8. la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté est composée : d’un président de chambre à la cour d’appel, d’un représentant du préfet de région, d’un représentant du directeur interrégional des services pénitentiaires, d’un expert psychiatre, d’un expert psychologue, d’un représentant d’une association nationale d’aide aux victimes et d’un avocat, membre du conseil de l’ordre.
Et la question se pose : l’avis de cette commission n’est-elle pas aux ordres de l’État, et/ou à ceux de la partie civile, c’est-à-dire des États-unis ?
L’avis consultatif de cette commission pluridisciplinaire est obligatoire, les juridictions de l’application des peines ne pouvant pas accorder une libération conditionnelle sans l’avoir préalablement recueilli.
Le tribunal d’application des peines audiencera le dossier dans les mois qui viennent.
Ne lâchons pas notre mobilisation.
Ne lâchons rien !
Georges Abdallah doit être libéré !