Georges Ibrahim Abdallah ne sera pas libéré. Ainsi en a décidé la cour d’appel de Paris au début du mois de mai 2009. Citoyen libanais, condamné à perpétuité en 1989, il est emprisonné depuis 1984. Je ne reviendrai pas sur les différentes péripéties qui marquèrent son incarcération ni sur la campagne de désinformation qui voulut lui attribuer une responsabilité dans la campagne d’attentats aveugles menés à Paris en 1986 et 1987, désinformation orchestrée par les services secrets français. Ni sur la découverte providentielle d’un pistolet dans un appartement loué par Georges et qui permit de lui attribuer la responsabilité de l’assassinat de membres de la CIA et du Mossad. Ces techniques sont bien connues. Leur utilisation devrait d’autant plus être dénoncée qu’elles prennent une ampleur nouvelle dans le cadre de « la guerre contre le terrorisme », guerre au nom de laquelle on restreint l’espace du droit et des libertés dans les démocraties occidentales.
Georges Ibrahim Abdallah n’a jamais, durant ce quart de siècle, renié ses convictions. Cette fidélité à ses principes, c’est ce que les autorités françaises veulent lui faire payer en refusant de le libérer. En quoi cela les concernent, alors même que le gouvernement libanais se déclare disposer à l’accueillir ?
La demande de libération de Georges Ibrahim Abdallah doit dépasser largement tous ceux qui se reconnaissent en son combat et s’étendre à tous ceux qui veulent défendre les libertés démocratiques dans ce pays et qui n’acceptent pas qu’un homme soit pris en otage parce qu’il refuse de se renier.
15 mai 2009
Alain Gresh, journaliste
Proche-Orient : le blog d’Alain Gresh : Ici
Plus d’informations sur le meeting Ici