Madame Taubira, ministre de la Justice, a présenté sa réforme de procédure pénale, lundi 28 octobre à l’Université de Toulouse II-Le Mirail. Tags et banderoles réclamant la libération de Georges Abdallah ont jalonné son parcours. Voir ici.
Rappelant à quel point chaque citoyen se doit d’être informé, la ministre fut interpellée par une camarade du Collectif Palestine libre :
« Madame la ministre de la Justice,
Je voudrais vous parler d’un prisonnier détenu en France depuis 30 ans. Il s’agit, comme vous le savez, de Georges Abdallah, prisonnier libanais détenu en France depuis 1984. A ce titre, il est l’un des plus vieux prisonniers politiques au monde et la France détient ce triste record !
Georges Abdallah est libérable depuis 1999 ; depuis cette date il a déposé huit demandes successives de libération conditionnelle qui ont toutes été rejetées par l’État français sans aucune justification claire. En janvier 2013, la Chambre d’application des peines de Paris a confirmé la décision de libération, déjà prise en 2003 par la juridiction de Pau, conditionnée à un arrêté d’expulsion vers le Liban, son pays natal.
Et une nouvelle fois, le gouvernement français s’est opposé à l’application de cette décision juridique en refusant de signer l’arrêté d’expulsion et en faisant aussitôt appel.
Madame la Ministre, je voudrais vous demander : pourquoi cet acharnement de l’Etat français contre un homme libérable depuis 1999 ? Serait-ce pour obéir aux pressions exercées par les États-Unis et l’État d’Israël ? Pourquoi la France bafoue-t-elle ainsi sa propre justice ? »
En réponse, Mme Taubira gênée a évoqué le refus du ministre de l’Intérieur de signer l’arrêté d’expulsion, omettant de rappeler les deux appels du Parquet. Puis, elle a terminé en disant qu’elle ne pouvait pas se prononcer personnellement en tant que ministre sur le cas d’un prisonnier en particulier…