Plusieurs dizaines de courageux manifestants anti-impérialistes ont fortement perturbé le meeting de Rachida Dati lundi 25 février à l’occasion de sa campagne électorale. Après avoir réussi à s’introduire dans la salle, au moment où la garde des sceaux évoquait la scandaleuse loi dite de rétention de sûreté, les slogans ont fusé de toutes parts : « La rétention de sûreté est déjà appliquée ! Georges Abdallah doit être libéré ! 24 ans ça suffit, libérez Georges Abdallah !…» En grand nombre, des flyers « Georges Abdallah otage de l’Etat français depuis 24 ans » étaient jetés à la volée. Après un long moment de stupeur et d’émoi des bourgeoises emperlousées et des petits minets gominés, le service d’ordre de l’UMP aidé par la police nationale (c’est-à-dire du capital) expulsait les perturbateurs. Qu’à cela ne tienne, c’est dehors que la manifestation se poursuivit, brouillant l’écoute des groupies durant tout le reste de la réunion. Des témoins ont relaté des paroles de Rachida Dati après l’expulsion. Elle prenait de la hauteur, élevait considérablement le débat disant en résumé que ces gens-là allaient être interpellés, qu’ils ne respectaient pas l’Etat de droit, qu’ils étaient, comme Bertrand Delanoë, du côté des pédophiles et des criminels. L’UMP dénonçait ensuite aux policiers deux personnes parmi le public, suspectées, sans doute à cause de leur faciès, d’être des opposants potentiels. Ils n’avaient pour seul tort que d’être jeunes, basanés, et voulaient poser des questions à la candidate de la droite. Insupportable non ? A 21 heures, afin d’éviter à leur ministre diorisée d’essuyer des quolibets, une vingtaine de manifestants étaient conduits au commissariat du 7e arrondissement pour vérification d’identité, menacés d’être poursuivis pour injures envers le chef de l’Etat et manifestation non autorisée !
Cette manifestation est un succès, elle démontre que la détermination paie puisque c’est la première fois que l’imposture judiciaire que constitue le cas de Georges Ibrahim Abdallah est mise sur la place publique, et qu’un ministre de la Justice est directement interpellé.
Le Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah entend multiplier ses actions jusqu’à la libération de celui-ci.
La Solidarité est une arme !
LIBERONS GEORGES ABDALLAH !
Lettre ouverte à Madame Rachida Dati,Ministre de la Justice Madame la Garde des sceaux,
Dans quelques jours, vous briguerez les suffrages des électeurs parisiens. Ceux-ci doivent pouvoir faire leur choix en connaissance de cause, et votre programme électoral ne suffit pas – vous concernant -, puisqu’en qualité de ministre, vous assumez la politique gouvernementale dans tous ses actes, et en particulier ceux touchant à la justice. Les électeurs doivent donc être informés des dossiers dont vous avez la responsabilité, même s’ils embarrassent le pouvoir, même s’ils donnent une image peu reluisante de la justice française ; le cas de GEORGES IBRAHIM ABDALLAH est, de ce point de vue, emblématique.
Communiste libanais, arrêté pour détention de faux papiers, il a été accusé sans preuve d’avoir organisé des attentats en France. Même Robert Pandraud, l’ex-ministre délégué à la sécurité (1986-1988), a reconnu dans une émission télévisée en 2006 que c’était un mensonge.
Le gouvernement impérialiste des États-Unis et les représentants de l’État sioniste ont fait pression sur le gouvernement français. Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans deux opérations attribuées aux Fractions armées révolutionnaires libanaises : l’exécution du colonel Charles Ray, attaché militaire à l’ambassade américaine en France et celle de Yakov Barsimentov, secrétaire en second de l’ambassade sioniste en France et –surtout – responsable du Mossad dans ce pays.
Sa peine incompressible ayant été achevée en 1999, la juridiction de libération conditionnelle de Pau aprononcé un jugement en faveur de sa libération en 2003. Mais l’État français s’est acharné, le parquet a fait appel et Georges Ibrahim Abdallah est resté en prison.
La Direction de surveillance du territoire (DST), dans une note envoyée aux juges en juin 2004, avance comme argument : « Personnalité emblématique de la lutte antisioniste, la libération de Georges Ibrahim Abdallah constituerait sans nul doute, au Liban, un événement. Il sera probablement fêté comme un héros à son retour dans son pays, mais aussi par différentes mouvances engagées dans une lutte révolutionnaire. »
En 2005, lors d’une précédente demande de libération, un procureur avait déclaré : « Abdallah est un communiste… Il fait même des grèves de la faim en soutien aux prisonniers palestiniens. Il va jusqu’à proclamer que l’Intifada vaincra… Et après vingt-deux ans de prison, s’il rentre à Beyrouth, pour la population des quartiers pauvres, il sera un martyr… C’est insupportable ! C’est ce que nous reprocheront les Américains et les
Israéliens, voilà pourquoi, monsieur le Président, votre décision est politique… »
Voilà la raison avouée de sa détention. Georges Ibrahim Abdallah est un prisonnier politique, c’est un résistant, c’est un combattant de la cause palestinienne, c’est un révolutionnaire arabe qui refuse de se soumettre et qui continue à dénoncer les agressions françaises, américaines et sionistes au Moyen Orient.
Madame la Garde des sceaux, vous devez faire cesser ce scandale que constitue le MAINTIEN EN DETENTION DEPUIS 24 ANS de GEORGES IBRAHIM ABDALLAH. Ce ne sont pas aux services secrets, ni aux autorités des États-Unis de dicter à vos juges les décisions qu’ils doivent prendre. LE MAINTIEN EN DÉTENTION DE GEORGES IBRAHIM ABDALLAH EST ILLÉGAL ET ANTICONSTITUTIONNEL, IL EST LA MISE EN OEUVRE ANTICIPÉE DU PROJET « RÉTENTION DE SÛRETÉ » de Sarkozy, rejeté par les principales organisations professionnelles de magistrats.
Georges Ibrahim Abdallah doit être libéré immédiatement et retourner, s’il le désire, auprès des siens, au Liban.
Soyez certaine de notre détermination à amplifier la mobilisation jusqu’à la LIBERATION DE GEORGES IBRAHIM ABDALLAH.
Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah
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