Liberté pour Georges Abdallah !
Il est de nos luttes ! Nous sommes de son combat !
« Si vous n’êtes pas vigilants, les médias vous feront détester les opprimés et aimer ceux qui les oppriment » – Malcolm X
Abdallah : Toute une vie de combat
Georges Abdallah, militant communiste libanais combattant pour la lutte de libération nationale de la Palestine, incarcéré dans les geôles de l’Etat français depuis plus de 34 ans, concentre en lui-même l’ensemble de nos luttes politiques. C’est pourquoi nous disons qu’il est de nos luttes et que nous sommes de son combat, et que s’il est un état d’urgence à décréter, c’est bien celui de la libération d’Abdallah !
Pour la Palestine
Le combat de Georges Abdallah est celui de la résistance sous toutes ses formes y compris la résistance armée, celle à laquelle il a participé activement pour défendre le Liban contre l’agression sioniste et pour la lutte de libération nationale de la Palestine.
Pour Georges Abdallah, comme pour nous, le combat pour la libération de la Palestine est une cause centrale – cette lutte de libération nationale concentrant en elle-même toutes les luttes : en particulier les luttes anticoloniale, anti-impérialiste, anticapitaliste et contre les Etats réactionnaires arabes. Ce combat a cette fois encore été au cœur de l’actualité de l’année qui vient de s’écouler et de ce début d’année que nous entamons.
2018 a bien été une nouvelle année durant laquelle l’entité sioniste a poursuivi sur le terrain, avec toujours plus de férocité, ses objectifs d’écrasement du peuple palestinien et de liquidation de sa cause juste et légitime. Le droit collectif au retour des Palestiniens sur leur terre occupée et colonisée est toujours nié ; les assassinats se poursuivent, avec des moyens de guerre, contre des manifestants sans armes ; les exécutions sommaires sont quotidiennes, les emprisonnements sont massifs et touchent toutes les couches de la population : vieillards, femmes et enfants mineurs. Ghazza/Gaza est toujours sous blocus et ceci depuis maintenant plus de 10 ans. Toute forme de vie politique, économique et sociale « normale » est rendue impossible. On ne compte plus les destructions de villages, de plantations, d’écoles, les confiscations de biens et de terres et parallèlement, toute construction de logements pour les Palestiniens est strictement interdite. Et à tout cela s’ajoute la modification illégale du statut d’El Qods Jérusalem imposée désormais comme capitale du soi-disant « Etat » sioniste. Cela se réalise, comme toujours, avec le soutien actif et inconditionnel sur le plan politique, diplomatique et militaire, des pays impérialistes nommés cyniquement « communauté internationale » et au vu et au su de tous.
Mais 2018 a aussi été une nouvelle année gagnée par la résistance palestinienne. Ainsi, malgré les forces matérielles et les appuis politiques phénoménaux dont dispose l’entité sioniste, qui lui permettent certes de dominer pour le moment dans la région, tout cela ne lui a toujours pas permis de faire plier la résistance des Palestiniens et de la soumettre ; et ce pour une vérité fondamentale que la longue histoire et les expériences des luttes de libération nationale nous ont déjà apprise : la force de ces luttes est dans la légitimité et la légalité de leur cause ! Ainsi malgré la répression féroce déployée, force est de constater que la résistance du peuple palestinien s’est poursuivie et se poursuit encore aujourd’hui, toujours plus héroïque et sur tous les fronts : par des mouvements de grèves, avec l’intifada du poignard, les marches massives du retour ou le feu d’opérations militaires.
Il nous appartient de soutenir et de populariser cette résistance, sous toutes ses formes y compris la résistance armée, et notamment auprès des couches et des quartiers populaires. Tout comme il nous revient aussi de démasquer, sur le terrain idéologique et politique, les mécanismes de propagande que déploie l’entité sioniste en permanence et de manière continue pour justifier l’injustifiable et victimiser le bourreau. Parmi ces leitmotivs repris en boucle par l’ennemi sioniste et tous ses soutiens dans cette lutte idéologique pour normaliser l’occupation, citons-en quatre :
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d’abord la prétendue nécessité de la création d’un « Etat juif » pour légaliser l’existence d’un prétendu peuple juif et se doter d’un droit de combattre pour une nation juive, quitte à exterminer pour cela tout un peuple.
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La soi-disant nécessaire normalisation des relations de l’entité sioniste avec les Etats réactionnaires arabes et avec le maximum de pays dans le monde (ATTATBÏ en arabe). Cette recherche de normalisation généralisée vise en réalité à faire reconnaître l’existence d’un Etat qui n’en est pas un, à banaliser l’occupation de toute la Palestine et faire en sorte que l’entité sioniste assoie son hégémonie sur le plan militaire, politique, économique et culturel sur toute la région et s’accapare toutes ses richesses naturelles et humaines. L’axe de lutte contre toutes les formes de cette normalisation avec l’entité sioniste est essentiel et les actions de BDS trouvent, pour nous, pleinement leur place dans ce cadre-là : ces actions de boycott ne doivent pas seulement se limiter aux produits issus des colonies, mais se généraliser à tous les produits provenant de « l’Etat » sioniste et de ses institutions, y compris sur le plan sportif, culturel et musical – comme ce fut le cas contre l’apartheid en Afrique du Sud.
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La mise en équivalence du sionisme et du judaïsme. Les Palestiniens – comme ceux qui les soutiennent – seraient tous non pas anti-sionistes mais antisémites ! Brouillage éhonté donc des lignes comme autre arme de propagande – avec aussi l’islamophobie – dont use pleinement l’entité sioniste pour criminaliser toute forme de résistance populaire antisioniste.
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Enfin l’appellation de « conflit » israélo-palestinien pour désigner une réalité qui n’est autre que celle, en vérité, d’une guerre coloniale d’agression d’un peuple sans armes, à qui on défend le droit de se défendre.
Tout cela sans compter toujours les mêmes faux discours – réitérés à chaque guerre de libération nationale – visant à mettre sur le même plan agresseur et agressé ou encore appelant à des négociations – moussawama en arabe, c’est-à-dire marchandage – alors qu’elles n’ont donné aucun résultat depuis plus de 30 ans. Ces voies d’une soi-disant recherche d’équilibre n’ont, en réalité, qu’une seule issue : aboutir à des positions politiquement floues et irréalisables dans un tel contexte (comme celle prônant la « paix en Palestine ») ou néfastes car faisant le jeu de l’impérialisme (comme la position du ni/ni).
Plus que par solidarité humanitaire ou par seul respect du droit et de la justice (laquelle, en dernier ressort, est celle du capital comme l’a si bien analysé Georges Abdallah), nous devons considérer la résistance du peuple palestinien comme notre propre combat : tout progrès de la lutte du peuple palestinien est un progrès dans nos propres luttes, ici même en France. C’est ce soutien que notre camarade Georges Abdallah – après l’avoir mené de manière effective en son temps – continue à exprimer à chacune de ses interventions et que nous portons avec lui.
Contre l’impérialisme
Georges Abdallah durant toute sa vie a aussi lutté et lutte encore contre l’impérialisme et les guerres faites aux peuples, et en cela il est aussi pleinement de nos luttes. En 2018 et en ce début d’année, nombreuses ont été et sont encore les occasions de se mobiliser pour dénoncer et condamner cet impérialisme, que ce soit :
– contre les guerres menées ou qui continuent d’être menées contre les peuples et nations opprimées de Syrie, du Yémen, en Lybie, en Irak, en Afrique et ailleurs, dans le seul but réel de piller ces terres de toutes les richesses qu’elles recèlent et de dominer ces régions en imposant une stratégie du chaos.
– contre les colonisations qui perdurent et ce malgré les résistances populaires dans bon nombre de territoires comme par exemple pour ne citer que les colonies françaises aux Antilles ou en Kanaky.
– contre aussi ce qu’engendrent ces guerres au niveau des populations en proie à la misère, à la famine, aux génocides et poussées malgré elles au départ et à l’exil : qui peut ignorer aujourd’hui les vagues massives de réfugiés qui se heurtent aux barrières de l’Europe ou aux murs des Etats-Unis d’Amérique.
– ou encore pour dénoncer les guerres économiques qui appauvrissent des états nations afin de les mettre sous le joug de ces puissances impérialistes – soit par le biais de sanctions ou de blocus comme c’est encore le cas aujourd’hui contre l’Iran ou contre Cuba, soit à travers les directives du FMI et de la Banque mondiale.
Dans ce tableau non exhaustif, l’impérialisme français est l’un des acteurs de ce repartage inique du monde : sous couvert de la lutte contre « le terrorisme » ou encore de la défense des valeurs de la « démocratie » » et de « droits de l’Homme », cet Etat déploie jour après jour tout son arsenal de guerre pour asseoir son hégémonie et préserver ses intérêts principalement en Afrique et au Moyen-Orient. En cela, il est un maillon essentiel dans ce système d’exploitation et de domination des peuples que nous avons à démasquer et à dénoncer à chaque occasion comme le fait notre camarade Georges Abdallah, pour lui opposer le droit fondamental des peuples et des nations à disposer d’eux-mêmes.
En soutien aux luttes en France
Arsenal de guerre déployé contre les peuples et nations opprimés du monde mais que l’on retrouve aussi en France dans la guerre sociale, économique et politique que mène l’Etat français contre les couches populaires et le prolétariat en particulier. Il n’y a pas un jour sans que l’Etat n’abatte une carte pour mettre en pièce tous les acquis sociaux gagnés par les résistances populaires passées et détruise tous les services publics que sont l’éducation, la santé, la poste… Il n’y a pas un jour sans que l’Etat n’impose sa politique d’exclusion -scolaire, économique, sociale – et pratique son racisme d’Etat effréné contre les quartiers populaires, toujours aux premières loges des violences policières. La lutte des classes est de plus en plus nette et marquée, ce que révèlent bien aussi les luttes menées en France en 2018 engagées dans tous les secteurs, sur des temps de plus en plus longs et dans une confrontation désormais ouverte et violente contre les représentants armés de cet état bourgeois. 2018 restera bien l’année de la lutte et de la résistance contre la casse du droit du travail par la loi El Khomri ; l’année de la longue et remarquable lutte des cheminots contre la privatisation de la SNCF ; l’année du combat des postiers ; mais celui des lycéens et des étudiants contre la casse du droit à l’éducation pour tous (que ce soit par le biais de l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers non européens ou par la sélection à l’entrée imposée par Parcours’sup). 2018 restera aussi l’année des multiples manifestations pour défendre les acquis sociaux, les salaires, les services publics, les retraites, …. Et elle restera aussi celle qui a vu surgir un grand mouvement de colère populaire et de masse : la révolte des « gilets jaunes » contre la politique antipopulaire et antisociale de l’Etat au service des seuls intérêts du grand capital. Cette guerre sociale se note aussi à travers la criminalisation et la répression – déjà bien implantées dans les quartiers populaires, et en particulier contre la jeunesse avec les interventions de la Bac ou de l’armée – de ces mouvements de résistance : criminalisation des manifestants plus seulement nassés mais cibles de tirs en tous genres, et aussi des militants et des représentants syndicaux, dans le seul but d’empêcher toute forme d’organisation de la protestation contre ce plan de liquidation économique et sociale.
Du fait de la loi sur l’état d’urgence synonyme aussi de perquisitions à toute heure, d’assignations à résidence, de répression préventive, de mise en garde à vue en masse, de comparutions immédiates, de justice expéditive de classe, de fichage et de flicage à outrance, de contrôles au faciès généralisés, cette violence d’Etat institutionnalisée est devenue une normalité qu’ils veulent imposer et que nous combattons. Un des objectifs de cette politique qui va même aujourd’hui à remettre en question le droit fondamental de manifester, est, nous le savons tous, de faire régner sous couvert d’une haute tension sécuritaire un climat de peur toujours plus intense. Une autre arme dont use le pouvoir en ce sens est celle de l’islamophobie pour dévier la haine de classe et orienter le mécontentement populaire contre une fraction de la population française : les étrangers, les immigrés, les réfugiés, les sans-papiers, et en fin de compte diviser les exploités et unir les exploiteurs. Il s’agit toujours de la même rengaine : diviser pour mieux opprimer, réprimer et exploiter sans entrave.
Face à un tel état répressif et liberticide, un seul mot d’ordre se doit d’être opposé : celui du droit juste et légitime à se révolter, à agir et s’unir dans l’action pour faire converger les résistances et c’est ce terreau qui unit aussi nos luttes à celle de Georges Abdallah.
Georges Abdallah est en prison pour la lutte politique qui a été la sienne, pour les idées et les idéaux que nous venons de rappeler et qu’il n’a eu de cesse de proclamer et de ne jamais renier. Sa résistance s’inscrit pleinement dans celle de tous ceux qui combattent aujourd’hui l’impérialisme, le sionisme, le système capitaliste et qui rejettent sa domination sur la société et sur les peuples. C’est pour ses idées d’émancipation que Georges Abdallah s’est engagé dans la lutte. C’est pour ces idées et son combat révolutionnaire qu’il est encore détenu aujourd’hui, que le nous soutenons et que nous exigeons sa libération immédiate et sans conditions !
Intensifions et coordonnons nos luttes pour exiger et imposer la libération de notre camarade !
Liberté pour tous les prisonniers palestiniens et tous les prisonniers révolutionnaires !
Vive la résistance palestinienne !
Vive la résistance des peuples !
A bas le capitalisme, l’impérialisme, le sionisme
et les états réactionnaires arabes !
Paris, le 2 février 2019