Le rire de Djamila Bouhired
(blog Médiapart de Fatima Ouassak)
Nous sommes en 1957 à Alger et Djamila Bouhired, résistante, membre du FLN, est à la barre des accusés. Après avoir été torturée, elle est ici jugée par le tribunal militaire du régime colonial français pour « terrorisme ». Le juge demande le silence, il va rendre son verdict, la sentence tombe, Djamila Bouhired est condamnée à mort. Contre toute attente, Djamila Bouhired éclate de rire. Et il ne s’agit pas d’un petit rire nerveux et gêné. Son rire explose littéralement dans la face des magistrats effarés. (…)
(…) Lors de son procès en 1987, comme l’avait fait Djamila Bouhired, Georges Ibrahim Abdallah rit de la mascarade qui se joue dans les tribunaux français dès lors qu’il s’agit de combattants arabes jugés pour « terrorisme ». Moquant les juges, il leur lance : « Je suis ici, Messieurs, pour vous demander simplement de bien vouloir laver vos mains maculées de notre sang et du sang de nos mômes, avant de prétendre nous juger ».
Aujourd’hui, Djamila Bouhired ne renie rien, et elle continue le combat. Quant à Georges Ibrahim Abdallah, il est toujours emprisonné en France, parce qu’il ne renie rien, et qu’il continue le combat. Les deux militants travaillent au même destin. D’Alger à Gaza, en passant par Paris. Leurs trajectoires individuelles impressionnantes de cohérence et de constance politique, montrent que l’Histoire de nos luttes a un sens, un socle commun et partagé. Plus…