29 novembre 1947 : partage de la Palestine

par l'Association des Palestiniens d'Ile-de-France

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Le 29 novembre 1947, l’Organisation des Nations Unies partage une terre, la Palestine, qui ne lui appartient pas1résolution n° 181 en deux États, « juif et arabe ». Cette partition est illégale au regard de la charte même des Nations unies. Elle instaure une injustice flagrante car elle s’opère sans que soient consultés les Palestiniens, qui, à l’époque, vivent sous occupation anglaise. De plus elle brise une coexistence millénaire entre des citoyens arabes de confession juive, ou musulmane, ou chrétienne. Cette résolution introduit une séparation entre citoyens sur la base de leur religion et une ségrégation au profit d’un objectif colonialiste. Le regrettable alibi brandi alors par le mouvement sioniste n’est autre que le génocide hitlérien.

Au lendemain de cette partition, les forces sionistes entreprennent un nettoyage ethnique des territoires qui leur ont été attribués par l’Onu afin d’en expulser les non-juifs. Il s’ensuit des massacres comme celui de Deir Yassin et l’expulsion de populations estimées à 900 000 personnes ainsi que la destruction de 531 villages et 300 hameaux. La Palestine est en grande partie détruite et sa société déracinée.

Refusant cet inique plan de partage, les Palestiniens ont été spoliés de leurs droits fondamentaux ainsi que de leurs biens et de leur terre — quel être humain accepterait de voir sa terre occupée et de se faire expulser de chez lui ? Les Palestiniens ont été jetés à la mer et sur les routes de l’exil (voir photos ci-dessous). Ce fut la Nakba, c’est-à-dire la «catastrophe». L’État colonial – Israël a été créé en 1948 sur ces violences et ces ruines.

À partir de 1948, l’occupant a instauré un véritable arsenal législatif et juridique afin d’empêcher les Palestiniens de revenir sur leurs terres (loi des «présents-absents»). Il facilite aussi l’immigration des juifs du monde entier vers la Palestine. En plus de l’expulsion des autochtones et de la confiscation des terres, Israël installe des colonies de peuplement afin de changer définitivement le statut démographique des territoires palestiniens.

Si, en 1948, Israël occupe une partie de la Palestine, en 1967 il met la main sur le reste des territoires palestiniens (Cisjordanie, Gaza, Jérusalem Est) ainsi que sur le Sinaï égyptien et le plateau du Golan syrien. Ce sont alors environ 300 000 Palestiniens de plus qui se voient chassés et interdits de retour chez eux. Le même processus de colonisation est mis en œuvre dans tous ces territoires et perdure encore. Les Palestiniens expulsés entre 1948 et aujourd’hui, ainsi que leurs descendants, sont estimés à près de 7 millions (sur un total de 11 millions). Ils vivent dans des camps de réfugiés sur leur propre terre, au Moyen-Orient ou ailleurs dans le monde, dans l’attente et l’espoir de leur retour chez eux.

Depuis ce jour funeste du 29 novembre 1947, qui est en fait le premier jour de notre Nakba, l’ONU, à l’origine de la spoliation de nos droits et de notre terre, a décrétée le 29 novembre de chaque année, la « Journée Internationale de Solidarité avec le peuple palestinien ».

Mais de quelle solidarité s’agit-il ? C’est plutôt une mascarade dramatique pour notre peuple, qui en compensation de la perte de sa terre, se voit attribué « Une journée par An de Solidarité ».

Le 29 novembre 1947, la Palestine est partagée, sa population est massacrée et chassée et une entité coloniale est légitimée. Alors non merci pour ce genre de solidarité.

Le pire aujourd’hui, c’est que le peuple palestinien se fait massacrer depuis 1947 sans qu’aucune instance internationale ne sanctionne cet Etat colonial et la résistance de notre peuple est considérée comme terroriste. La guerre contre Gaza cet été ainsi que la campagne de terreur et de confiscation des maisons à Al Qods en sont de parfaits exemples.

Près de 2200 martyrs, en majorité des civils, dont près de 450 enfants, et plus de 10 000 blessés. 10 690 logements, 141 écoles, 23 établissements médicaux dont 5 hôpitaux, 64 mosquées, une église, et la centrale électrique ont été détruits, des quartiers entiers dévastés. Coût global estimé de ces destructions : 5 milliards de dollars. Ce bilan s’ajoute au blocus terrestre, aérien et maritime du territoire palestinien depuis 2007 et à nombre d’agressions meurtrières.

Évidemment, nous ne sommes pas dupes. Ce n’est pas dans notre intérêt que s’est déroulée cette page de l’histoire, mais les sionistes et leurs alliés savent aussi que le peuple palestinien ne renoncera jamais à sa terre historique et à ses droits légitimes – dont le droit au retour de tous les réfugiés depuis 1947 et l’instauration d’un Etat indépendant avec Al Qods pour capitale.

Nous devons rester mobilisés pour :

  • exiger la levée immédiate du blocus de Gaza ;
  • demander au Parlement européen la suppression des accords d’association entre l’UE et Israël pour crimes de guerre ;
  • soutenir le droit légitime du peuple palestinien à résister contre toute forme de colonisation et d’occupation dans le cadre de sa lutte de libération et pour l’indépendance sur sa terre historique, la Palestine ;
  • soutenir la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) comme à l’époque de l’apartheid en Afrique du Sud jusqu’à l’abolition de l’État colonial – Israël.

Vive la résistance palestinienne,

Vive la Palestine libre et indépendante de la mer au Jourdain avec Al Qods pour capitale.

Contac : assoc.pal.if@gmail.com

Notes

Notes
1 résolution n° 181