Photo prise à sa sortie de prison, le 16 juin 2004, libérée pour raisons médicales, après dix-sept ans de détention.
La camarade Joëlle Aubron, militante d’Action directe, s’est éteinte le 1er mars 2006, à l’âge de quarante-six ans.
Ne s’est pas éteint pour autant l’héritage politique qu’elle nous a légué, et la mémoire de son engagement, de sa résistance, de sa détermination à exiger la libération de tous ses camarades.
Dans l’engagement, il y a spontanéité et décision mûrement réfléchie. La part de l’une et de l’autre est indéterminée. Elles augmentent ou diminuent en une tuyauterie communicante qui forge la détermination. L’engagement peut nous dépasser, exiger de nous bien au-delà de nos possibilités premières, de ce que l’on croit en savoir. Pour autant, avant tout, il nous porte. Il est courant de penser qu’on s’engagerait, sûr d’avoir raison. Je n’en crois rien. Je n’ai jamais pensé détenir la vérité, je me suis contentée d’espérer ne pas avoir tort.
L’engagement est une manière de vivre. Elle a le fantastique avantage de nous faire sujet de notre destinée.
Le 16 décembre 2005, peu de mois avant sa mort, elle participait à un meeting pour Georges Ibrahim Abdallah. Elle y a lu une déclaration signée « Les prisonniers d’Action directe, Nathalie MENIGON, Georges CIPRIANI, J.Marc ROUILLAN, et Joëlle AUBRON (en suspension de peine) » dont voici un extrait :
« La solidarité est une arme. Elle le demeurera tant que son avancée et sa conscience révèlent le lien direct entre la libération des prisonniers et le développement du mouvement révolutionnaire. »
Que mille coquelicots fleurissent en ta mémoire Joëlle et aussi pour la libération de tous les prisonniers révolutionnaires !
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