Un bel hommage a été rendu dimanche au théâtre de la Compagnie Jolie Môme à notre chère camarade et amie Catherine Grupper, décédée le 6 novembre dernier. Quelques 400 personnes – ami.e.s, camarades, collègues, famille – se sont rassemblées dans ce lieu que Catherine fréquentait fidèlement.
Des déclarations se sont succédé, sincères, émouvantes, justes, soulignant les qualités d’une infatigable militante, au sourire chaleureux, à la générosité spontanée.
De nombreux messages ont été envoyés sur les sites de ses camarades de lutte, parmi lesquels ceux de : Alternative Libertaire, MRAP, La Horde, linter, NPA, Palestine Vaincra, PCM, FPLP, EuroPalestine…
De derrière les barreaux de la prison, deux prisonniers de longue date, pour lesquels entre autres Catherine a été très active dans le soutien à leur libération, Georges Ibrahim Abdallah et Mumia Abu Jamal ont envoyé un message.
☛ Message écrit de Georges Ibrahim Abdallah :
Cher«e»s Camarades, cher«e»s ami«e»s,
Très cher Patrick,
Catherine vient de s’éteindre et pourtant son espoir est toujours vivant, il restera à tout jamais vivant. Comme le disait Paul Éluard :
« …car tout ce qu’elle voulait
Nous le voulions aussi
Nous le voulons aujourd’hui
Que le bonheur soit la lumière
Au fond des yeux au fond du cœur
Et la justice sur la terre… »
Notre Catherine s’est éteinte au beau milieu de la semaine passée, laissant ses espoirs et sa générosité illuminer à tout jamais nos cœurs.
Elle a été de tous les combats, aucun terrain de lutte ne lui était étranger, aussi bien la lutte des travailleurs que la lutte associative, ainsi que la solidarité internationale avec la lutte des peuples œuvrant pour leur libération.
L’infatigable militante anticarcérale s’est toujours démenée pour amorcer les campagnes de solidarité avec les militants incarcérés ici en France et ailleurs. Jusqu’à ses derniers jours elle était très impliquée dans toutes les initiatives de soutien et de mobilisations solidaires.
Croyez-moi, ce n’est pas facile de trouver les mots pour dire sa profonde tristesse en pareilles circonstances quand on est dans ces sinistres lieux… Inutile de m’attarder sur l’immense chagrin qui m’étreint le cœur à l’idée de dire mes adieux à l’amie, à la camarade, qui s’est tant impliquée dans la campagne pour ma libération tout au long de ces années passées.
Permettez-moi de vous exprimer ici, à vous tous, camarades et ami«e»s et particulièrement à toi, très cher Patrick, mes sentiments de profonde sympathie.
Notre Catherine ne peut pas nous quitter complètement ; la flamme qui l’animait tout au long de son parcours de vie demeurera présente dans nos cœurs, aussi ardente que vivifiante.
De derrières ces barreaux, une forte pensée à vous tous camarades et ami«e»s, et plus particulièrement à toi Patrick, ainsi qu’à toute la famille, avec mes sentiments de profonde sympathie et mes plus sincères condoléances attristées.
Georges Abdallah
☛ Message audio de Mumia Abou Jamal :
« Ne craignez pas ainsi la mort et craignez davantage la vie insuffisante » (Bertolt Brecht, La Mère)