Les États-Unis viennent de déclassifier un ensemble d’e-mails d’Hillary Clinton, (hrod17@clintonemail.com) alors Secrétaire d’État. Sur le site officiel du département d’Etat US on peut trouver la retranscription d’un « call » du 11 janvier 2013 de Laurent Fabius, ministre français des affaires étrangères, à Hillary Clinton, son équivalent aux US. La veille, le 10 janvier 2013, des juges français avaient décidé de la libération de Georges Abdallah sous réserve qu’il soit expulsé au Liban. Le mail demande donc à Laurent Fabius de trouver un moyen pour empêcher que cette décision de justice soit appliquée. Trente ans auparavant, Reagan était déjà intervenu directement auprès de Mitterrand pour que Georges Abdallah ne sorte pas de prison.
Les pressions exercées par les USA sur les gouvernements français pour que Georges Abdallah ne soit pas libéré n’ont jamais cessé :
✭ A la veille du procès de 1987, un article de presse du 2 septembre 1986 relatait les multiples contacts franco-américains.
☞ Et Georges Abdallah fut condamné à perpétuité.
✭ Le 9 mars 2007, alors que Georges Abdallah avait déposé une demande de libération le mois précédent, le gouvernement étasunien s’est empressé de déclarer : « Le gouvernement des États-Unis exprime sa ferme opposition quant à l’éventualité d’une mise en liberté conditionnelle de Georges Ibrahim ABDALLAH pouvant résulter de la procédure à venir devant le Tribunal de Grande Instance de Paris« .
☞ Et la demande de libération de Georges Abdallah lui fut refusée.
✭ Lorsque une libération conditionnelle lui avait été accordée le 21 novembre 2012, Victoria Noland, porte-parole du département d’État américain s’était exprimée ainsi : « Nous ne pensons pas qu’il devrait être libéré et nous poursuivons nos consultations avec le gouvernement français à ce sujet. »
Grace Meng, députée américaine, avait recueilli la signature de 21 membres du congrès réclamant au gouvernement français de ne pas libérer Georges Abdallah. Rappel ici.
☞ Et la libération de Georges Abdallah fut déclarée irrecevable.
« En vertu du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs… »
Ainsi s’expriment les responsables de l’appareil de l’État français en réponse aux différents courriers qui leur ont été adressé par des maires et des députés réclamant la libération de Georges Abdallah. Pour cette raison, ils soutiennent qu’ils ne peuvent intervenir dans le prononcé des décisions judiciaires… Mais rappelons qu’en 2012, Dominique Perben, ministre de la Justice, suite à l’avis favorable à la libération de Georges Abdallah par le tribunal d’application des peines, est intervenu personnellement pour bloquer la libération…
Que dire de la séparation des pouvoirs lorsque une décision de libération de Georges Abdallah, prononcée le 21 novembre 2012 par un tribunal d’application des peines compétent en matière de terrorisme, est subordonnée à un arrêté d’expulsion signé par le ministre de l’Intérieur…
2016 est la 32e année de détention de Georges Ibrahim Abdallah dans les prisons françaises.