Engagée à perpétuité, c’est ainsi que se définit Dominique Grange, chanteuse et auteure-compositrice, militante de toujours, ses textes témoignant des révoltes, des grèves, de la prison, de l’exil, de l’exploitation…
« Elise et les nouveaux partisans » , dernier ouvrage co-signé avec le dessinateur Jacques Tardi, a été dédié à Georges Abdallah.
Oui Georges Abdallah est engagé à perpétuité : il est communiste, révolutionnaire, arabe, anti-impérialiste, antisioniste, internationaliste. Il a combattu aux côtés du peuple palestinien toute sa vie durant et il ne reniera jamais rien de tous ses engagements.
C’est sans doute ce qui motive les gouvernements successifs dans leur refus de le libérer ( en vertu du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs…?) :
☞ En 2003, intervention personnelle de Perben, garde des Sceaux, pour que la libération prononcée par le tribunal d’application des peines ne soit pas effective.
☞ En 2013, alors que de nouveau le tribunal prononçait sa libération conditionnée par une signature d’expulsion du territoire français, Victoria Nuland, porte-parole du département d’État US déclare : « Nous sommes opposés à sa sortie de prison » et la députée Grace Meng, élue démocrate à la Chambre des Représentants, a fait signer une pétition par 20 députés, demandant au gouvernement français de ne pas libérer Georges Abdallah.
☞ En 2013 encore, les mails déclassifiés d’Hillary Clinton, secrétaire d’État US, indiquaient la pression sur Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, pour ne pas libérer Georges Abdallah :
« Nous espérons que les membres de votre gouvernement trouveront un moyen de contester la légalité de cette décision. »
☞ En 2016, Jean-Jacques Urvoas, ministre de la justice, a déclaré à France inter dans un débat avec Nathalie Kosciusko-Morizet sur la peine à perpétuité réelle, que celle-ci existe bien en France, prenant pour exemple le cas de Georges Abdallah.
☞ Et dernièrement, dans un tweet évoquant les signataires d’une tribune sur Médiapart pour la libération de Georges Abdallah, Manuel Valls énonce officiellement son refus de la signature d’expulsion qui conditionnait cette libération.
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Toujours détenu à la maison d’arrêt de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées, où des manifestations régulièrement organisées pour sa libération viennent lui rappeler qu’il n’est pas seul, Georges Abdallah paie le prix fort d’un combat politique qui a changé d’échelle et de règles. Montrer à l’opinion publique qu’il a plus que payé de manière disproportionnée son engagement, replacer son combat et celui des siens dans la continuité de la lutte pour la libération de la Palestine était une nécessité. (Marina Da Silva – Georges Ibrahim Abdallah, otage à perpétuité – Orient XXI – 27 mai 2021)