Cette journée du 30 mars a une résonnance particulière cette année…
Alors qu’une tentative d’élimination du peuple palestinien par les troupes de colonisation sioniste est en cours, le « grignotage » de la terre palestinienne se poursuit au vu et au su de tout le monde. Encore récemment, le gouvernement israélien a annoncé, vendredi 22 mars, la saisie de 800 hectares de terres dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée…
30 mars 1976 : cette journée rappelle le carnage perpétré par les forces de l’occupation lors de la grève générale. A l’origine de la grève, la décision du gouvernement israélien d’alors de confisquer 25.000 dounams (un dounam=1000 m2) de terre en Galilée. À la suite de cette décision, les Palestiniens de 1948, c’est-à-dire vivant en Israël, avaient répliqué par la grève générale qui s’est vite transformée, à cause du déploiement de l’armée de l’occupation, en manifestation, puis en révolte. Les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza avaient exprimé leur soutien à cette révolte en se mettant à leur tour en grève. La répression israélienne de ce mouvement a donné lieu, le 30 mars 1976, au massacre de Sakhnin qui avait fait 6 morts, des centaines de blessés et des centaines d’arrestations.
C’est dans cette dynamique révolutionnaire à l’œuvre dans cet espace géopolitique de la Palestine que se recrée et se restructure l’identité et l’unité des masses populaires palestiniennes. Il a fallu du temps (1948 -1976) pour les Palestinen(ne)s du territoire de 48 pour émerger du gouffre de la Nakba et commencer à occuper une part du devant de la scène politique.
Georges Abdallah (2021)
Depuis 48 ans, le 30 mars est pour tous les Palestiniens et Palestiniennes dans le monde la « Journée de la Terre », une journée de lutte et de résistance contre la dépossession de leurs biens et de leurs terres. Des rassemblements ont lieu à Paris, à Toulouse, et Urgence Palestine appelle à une mobilisation massive partout en France.
Le 30 mars est aussi l’anniversaire de la Grande marche du retour, ce mouvement de protestation qui avait débuté le 30 mars 2018, demandant le droit au retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres.
« Notre peuple commémore cette journée partout où il y existe. C’est la journée de l’attachement à ses racines et à son histoire, cette histoire profondément marquée par la résistance et l’affrontement à l’occupant qui continue de lui voler ses champs et ses arbres, ses ressources, ses maisons et sa terre. »
Ziad Medoukh (2018)
☞ Georges Abdallah est incarcéré depuis près de 40 ans, en raison de son combat pour une Palestine libre. Venez nombreux devant la prison de Lannemezan crier haut et fort : « Palestine vivra, Palestine vaincra, libérez Georges Abdallah ! »