On a tenu bon. La justice a annulé l’interdiction de la préfecture. La manif s’élance vers la prison.
Comme chaque année, la manifestation nationale et internationale pour la libération de Georges Abdallah devait démarrer de la gare à la prison, colorée de drapeaux et de banderoles témoignant d’une multitude de groupes de militants et de soutiens à la libération de notre Camarade, aux cris de « Palestine vaincra Libérez Georges Abdallah ! » entre autres slogans de solidarité avec la Palestine.
Ce samedi 21 octobre 2023, était prévue une mobilisation plus importante, compte tenu de la prochaine entrée de notre Camarade dans sa 40e année de prison.
Mais dans le contexte politique actuel, où marquer sa solidarité avec la Palestine est interdit et sanctionné, le préfet des Hautes Pyrénées a, dans un premier temps, envisagé d’interdire la manifestation, arguant de la possibilité d’un « risque sérieux d’infractions pénales telles que le délit d’apologie du terrorisme, l’incitation à la haine ou à la discrimination à raison de l’appartenance à une nation ou à une religion. » Et que ctte manifestation constituerait, en elle-même, « une atteinte à la dignité humaine et un trouble à l’ordre public ». Lire la lettre
Une réponse à cette lettre a été faite par les déposants de la demande d’autorisation de cette manifestation. Lire ici.
Le 20 octobre, veille de la manifestation, les camarades du collectif 65 sont reçus par la directrice du cabinet du préfet leur confirmant l’interdiction de notre manifestation. Le collectif 65 a donc engagé ce même jour, devant le tribunal administratif de Pau, une procédure de référé-liberté qui a pour but de statuer sur la validité de la décision préfectorale d’interdiction.
Le 21 octobre, jour de la manifestation programmée, suite à l’audience au tribunal administratif de Pau prévue à 10h, une levée d’interdiction a été donnée très peu de temps avant un départ prévu de manifestation à 14h.
Cette décision préfectorale de dernière minute avait pour but de saboter l’organisation de cette manifestation. Six cars en partance de Bruxelles, Paris, Bordeaux, Toulouse… ont été annulés. Mais des co-voiturages se sont mis en place et deux cars de Marseille se sont décidés à venir. Si bien que 500 personnes ont été fraternellement accueillies au Madrigal, maison tenue par les Gilets Jaunes de Lannemezan. La manifestation est partie de là, après quelques prises de parole, jusqu’à la prison où d’autres interventions ont été entendues.
Georges Abdallah dans le contexte actuel n’a pas écrit de nouvelle déclaration. Mais il a été rappelé certaines phrases importantes et toujours d’actualité de ses déclarations précédentes :
☞ Si nous estimons, Camarades, que le peuple palestinien fait l’objet d’une criminelle stratégie de destruction systématique, et si nous estimons que la lutte de ces masses populaires dure depuis plus d’un siècle et qu’elle est appelée toujours à s’inscrire dans un processus de lutte de longue haleine, la question des prisonniers et de l’enfermement d’une manière générale, s’inscrit alors d’emblée dans la dynamique globale de cette lutte et par conséquent, on ne peut pas l’aborder comme une tâche à s’en acquitter une fois pour toutes.
☞ Camarades, les masses populaires palestiniennes peuvent compter et doivent pouvoir compter sur votre mobilisation et votre solidarité.
☞ Vous faites honneur à votre pays de participer à la lutte contre toute forme de purification ethnique et d’être aux cotés des familles palestiniennes.
☞ Vous faites honneur à votre pays de ne pas oublier le criminel blocus de Gaza qui dure sans discontinuité depuis 2007.
☞ Il semble inutile de s’attarder longuement sur les pseudo arguments quant aux méchants agresseurs et pauvres agressés.
☞ Cher·e·s ami·e·s, chers camarades, alors que les peuples du monde entier ne pouvant plus contenir leur colère face aux crimes de l’entité sioniste occupante, manifestent leur solidarité avec le peuple palestinien, les plus hautes autorités de votre pays répètent, toute honte bue, qu’Israël a le droit de se défendre…
☞ Camarades et ami·e·s, la résistance sous toutes ses formes paye toujours. C’est seulement la résistance qui remet la cause palestinienne à sa juste place sur le devant de la scène régionale et mondiale.
★ Cependant dans d’autres villes et particulièrement dans celles dont les cars ont été annulés, la mobilisation s’est aussi exprimée autour du soutien au peuple palestinien, à la libération de Georges Abdallah et pour un cessez le feu à Gaza, par des rassemblements, samedi 21 et dimanche 22 octobre, à Bordeaux, Bruxelles, Metz, Lyon, Toulouse, Marseille, Paris, Tunis, Beyrouth, … Photos et vidéos ici