Bientôt un quart de siècle d’enfermement – Liberté pour Abdallah !

Reprise d’un article publié en mai 2008 sur le blog. Entre temps, Georges Abdallah, Georges Cipriani et Régis Schleicher sont passés au CNO – Centre National d’Observation – de Fresnes. A ce jour leurs dossiers sont bloqués quelque part dans les  bureaux de la justice.

La commission pluridisciplinaire de Paris devrait examiner le dossier de Georges Cipriani le 16 décembre. Et Jann-Marc Rouillan a sa semi-liberté annulée…

 

     Alors que le gouvernement renforce la participation des forces françaises dans la coalition d’occupation de l’Afghanistan et annonce la réintégration totale de la France dans l’Otan, comment s’étonner que la décision pour la libération de Georges Abdallah*, combattant révolutionnaire anti-impérialiste, soit de nouveau repoussée de plusieurs mois.

 

     Dans les années 80, l’organisation de Georges Abdallah, les FARL (Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises) ont revendiqué plusieurs actes de résistance armée sur le territoire français contre des cibles états-uniennes et sionistes. A cette époque le Liban était envahi par l’armée de l’Etat illégitime d’Israël avec la complicité des États-Unis. Le peuple libanais était en guerre de résistance contre l’occupation de son territoire et les FARL avaient décidé de porter ses coups en Europe.

 

     Aujourd’hui les agressions sionistes et impérialistes perdurent. Le Liban n’est plus occupé militairement par l’Etat d’Israël grâce à la victoire de la résistance libanaise en 2006 contre une nouvelle agression sioniste, mais les occidentaux entendent toujours régenter ce pays arabe. Et pour cela il faut désarmer la résistance au Liban et ne pas prendre le risque de libérer un révolutionnaire tel que Georges Abdallah.

     La DST elle-même a écrit aux juges de la cour spéciale de Paris pour signifier que « Personnalité emblématique de la lutte antisioniste, sa libération [de Georges Abdallah] constituerait sans nul doute, au Liban, un évènement. Il sera probablement fêté comme un héros à son retour dans son pays, mais aussi par différentes mouvances engagées dans une lutte révolutionnaire ». Comme le souligne Me Vergès dans sa plaidoirie du 17 septembre 1987, « Là où est demandé un acte de justice, le directeur de la DST demande un geste politique en faveur des autorités américaines. »

 

     Chaque jour les démocraties bourgeoises promulguent des lois pour durcir la répression, lois qu’elles ne respectent même pas quand cela les arrangent. Ainsi il en est de la nouvelle loi sur la rétention de sûreté ! Une propagande bien orchestrée a laissé entendre que cette loi, qui permet de fait l’enfermement à vie sur décision administrative, avait été censurée par le conseil constitutionnel. En réalité seule une infime partie de la loi a été censurée et certaines dispositions sont d’ors et déjà appliquées. Aujourd’hui les libérations conditionnelles de Georges Abdallah, de Georges Cipriani et Régis Schleicher prisonniers d’Action directe et de tant d’autres sont remises en cause sous prétexte de cette loi. Tous doivent patienter, après plus de 24, 21 et 25 ans de prison, et aucun ne sait quand le Centre National d’Observation donnera son avis sur leur « dangerosité ».

 

     Cela fait 60 ans que la Palestine est occupée par les sionistes, et cela fera bientôt 25 ans que Georges Abdallah, combattant de la cause Palestinienne, est enfermé dans une prison française. Ceux qui résistent sont rares et il est de notre responsabilité que les braises de la résistance ne s’éteignent pas. Ceux qui se taisent, ceux qui acceptent, ceux qui collaborent sont les plus nombreux. Mais tant qu’il restera un combattant fidèle à son engagement, un combattant révolutionnaire comme Georges Ibrahim Abdallah, l’espoir nous sera toujours possible.

 

Libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah !

Libération de toute la Palestine !

Vive la lutte des peuples palestinien, libanais et irakien !

 

Paris le 1er mai 2008                                            Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah

Blog : http://liberonsgeorges.over-blog.com          Nous contacter : liberonsgeorges@no-log.org

 

 (*) Quelques dates montrent l’acharnement de la justice à l’encontre du prisonnier politique Georges Abdallah. Le 6 février 2007, Georges Abdallah, libérable depuis 1999, dépose une 7ième demande de libération conditionnelle. Plus de 5 mois après, l’examen de la demande est reporté pour « problème technique » une première fois au 4 septembre 2007, puis au 13 septembre. Le 13 septembre 2007 a lieu l’examen en première instance de la demande de libération, avec des déclarations islamophobes et anti-arabes de la part de la DST et de l’avocat de la partie civile états-unienne. Le 10 octobre 2007, la demande de libération de Georges est refusée. Georges Abdallah fait appel. Le 20 décembre 2007 a lieu l’examen en appel de la demande. La décision est annoncée pour le 31 janvier 2008. Ce jour dit il est annoncé qu’un nouvel examen de la demande aura lieu le 17 avril. Le 17 avril, prétextant l’application de la nouvelle loi sur la rétention de sureté, alors que celle-ci a été promulguée après l’examen de la demande de Georges Abdallah, le juge décide de repousser la décision au 4 septembre 2008. 18 mois se seront écoulés entre la demande de conditionnelle et la décision. Et rien ne nous assure que cette décision sera rendue le 4 septembre, sauf la parole d’un juge qui vaut ce qu’elle vaut.  (Mise à jour de septembre 2008 : L’examen de l’appel est reporté en Janvier 2009, toujours selon la parole d’un juge « anti-terroriste ».)