Georges Abdallah : contre l’ingérence des États-Unis, le combat continue !

L’acharnement conjoint du parquet et des États-Unis exige une puissante riposte unitaire !

Le 15 novembre, le tribunal d’application des peines antiterroriste, qui avait tenu son audience en comité restreint à la prison de Lannemezan, avait accepté la libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah, le militant communiste libanais pro-palestinien qui a achevé depuis 1999 sa peine incompressible et qui est actuellement dans la 41e année de sa détention. Notre camarade devait être libéré au plus tard le 6 décembre, pour être expulsé dans son pays, le Liban, qui le réclame depuis de longues années. Cette décision, solidement argumentée en droit, fut aussitôt suspendue par l’appel du parquet national antiterroriste, démontrant ainsi l’acharnement de l’État français à l’encontre du plus ancien prisonnier politique en Europe et, selon les mots de son avocat, « [du] plus vieux prisonnier au monde lié au conflit du Moyen-Orient ».

L’audience, non publique, de la cour d’appel de Paris s’est tenue le 19 décembre. La libération de Georges Abdallah a de nouveau été repoussée, puisque le verdict du tribunal ne sera en effet rendu que le 20 février 2025. Voici comment on inflige à notre camarade une peine supplémentaire de deux mois d’incarcération !

Si les États-Unis, partie civile à son procès en 1987, se sont systématiquement opposés aux demandes de libération de Georges Abdallah, l’audience d’appel a surtout été marquée par une nouvelle intervention directe du ministère de la justice étatsunien, qui a écrit au tribunal pour s’« opposer vigoureusement » à la demande de libération conditionnelle. Les États-Unis, en tant que partie civile, sont bien en droit de faire des observations lors des audiences judiciaires, mais ils ont toujours outrepassé leur droit avec leurs demandes exorbitantes exigeant – notamment par la voie diplomatique – la détention perpétuelle de Georges Abdallah, quitte à mettre en demeure le gouvernement français de contourner une décision de la justice. Ainsi, selon Jean-Louis Chalanset, l’avocat de Georges Abdallah, lors de cette audience d’appel, l’avocat « [des] États-Unis [a] fait une très longue plaidoirie contre la libération, disant que la demande de Georges n’était pas une demande de libération, mais une demande politique ». Le département d’État étatsunien affirmant quant à lui que « libérer Abdallah serait dangereux pour la région, notamment parce qu’il continuait à contester l’occupation de son propre pays [sic !] ».

La collusion entre les pouvoirs des deux pays est manifeste puisque le parquet général « s’est associé à la position des États-Unis […] en faisant un réquisitoire contre le jugement du 15 novembre ». Un réquisitoire ahurissant lors duquel le procureur s’est permis de nier la réalité de la loi en vigueur. Pour ce prisonnier de la « raison d’État », « on est retombé en arrière de dix ans », a dénoncé Jean-Louis Chalanset. Georges Abdallah demeure ainsi le captif illégitime de l’État français qui, en voulant le maintenir incarcéré à vie, défend ses intérêts de puissance impérialiste qui prétend continuer à mener contre les peuples sa politique criminelle au Moyen-Orient, au Liban et en Palestine occupées par l’entité sioniste expansionniste.

Rappelons-nous : le 27 janvier 2022, la rapporteure publique au tribunal administratif avait déclaré : « Une telle solution [le rejet de la requête contre le ministre de l’intérieur refusant de signer l’arrêté d’expulsion conditionnant la libération de notre camarade] n’est guère satisfaisante, mais aucune autre ne nous paraît envisageable dans le cadre juridique. Il faut espérer que la situation de Georges Ibrahim Abdallah puisse évoluer par d’autres voies. » […] « Il est bien évident que le maintien en détention de Georges Ibrahim Abdallah, depuis bientôt trente-huit ans, obéit à des considérations de nature extra-juridiques et qui vous échappe. » Depuis cette date, donc, nous savons officiellement que le combat pour la libération de Georges Abdallah est un combat politique qui ne peut se restreindre aux « arguties judiciaires », au terrain d’une justice servant les seuls intérêts du pouvoir. Notre combat, celui des forces multiples et toujours plus nombreuses en solidarité avec notre camarade, s’adresse aux instances politiques, « le lieu véritable où l’on décide de la place et du poids du rituel judiciaire du moment où il est question des prisonniers politiques ».

Notre ligne d’action est ainsi toute tracée pour élargir encore notre action jusqu’au 20 février de l’an prochain, date à laquelle notre camarade Georges Ibrahim Abdallah obtiendra certainement sa liberté si, en nous appuyant sur la mobilisation exceptionnelle de ces derniers mois, nous prenons toutes les initiatives, dans le respect de notre diversité, pour maintenir et renforcer notre pression sur le pouvoir. Restez informés des rendez-vous à venir qui seront prochainement annoncés !

Georges Abdallah pas encore libre : nous ne lâcherons rien !

La victoire ou la victoire !

Palestine vivra ! Palestine vaincra !