À l’attention de Madame la Ministre de la Justice
Ministère de la Justice
Hôtel de Bourvallais, 13 place Vendôme 75001 Paris
Le 25 mars 2020
Madame la Garde des Sceaux,
Vous avez pris avec le gouvernement la décision de libérer de façon anticipée plusieurs milliers de détenus dans la période particulièrement difficile que connaissent les lieux de détention pendant la crise sanitaire que notre pays connaît.
À cette occasion, nous voulons attirer votre attention sur la situation du détenu Georges Ibrahim Abdallah au centre pénitentiaire de Lannemezan. Il est dans sa 36ème année de détention alors même qu’il a achevé sa peine de sureté depuis plus de 15 ans. Le Liban dont il est citoyen est prêt à l’accueillir immédiatement. Son comportement en détention n’a jamais fait problème.
Certes, vous avez annoncé que vous ne libèrerez pas les détenus pour terrorisme. Mais vous n’ignorez pas que parler de terrorisme à son propos est un abus de langage. Georges I. Abdallah a été condamné pour complicité du meurtre sur le sol français d’un agent des services d’un État, Israël, en guerre avec le Liban, et d’un attaché militaire des États-Unis qui en était l’allié. Et il a effectué sa peine. Il n’a plus rien à faire en détention.
Le maintien en détention de Georges I. Abdallah revient à instituer une « perpétuité réelle » dont vous savez qu’elle est jugée inhumaine par toutes les organisations de défense des droits humains. Rien ne s’oppose à cette libération. Maintenir Georges I. Abdallah en détention alors que vous procédez à cette libération collective de plusieurs milliers de détenus serait incompréhensible.
Nous attendons votre décision avec conviction et espoir.
Nous vous prions d’agréer, Madame la Garde des Sceaux, l’expression de notre indéfectible attachement aux droits humains.
La Coordination nationale de l’UJFP