ADN – Fichage de 34 500 personnes rien qu’en août 2009

Le 1er décembre 2009, Georges Abdallah sera jugé à Tarbes pour refus de prélèvement d’ADN (voir l’article Ici).

A l’occasion de la mobilisation pour ce procès nous reproduisons des articles et documents relatifs au refus du fichage génétique.

Ci-dessous des extraits d’un article paru dans LeMonde.fr (Article en intégralité Ici).

Ouvrez la bouche, vous êtes fiché [Extraits]
LE MONDE | 18.09.09 – Marie-Pierre Subtil

[…] Les procès pour refus de prélèvement d’ADN se multiplient. Au ministère de la justice, faute de statistiques sur les relaxes, leur nombre demeure inconnu. Reste celui des condamnations : 245 en 2004, 519 en 2007. C’est peu, comparé à l’inflation du nombre de personnes fichées : 40 000 en 2004, 806 356 au 1er octobre 2008, 1 080 000 au 1er septembre 2009. Au cours du seul mois d’août, 34 500 personnes ont été répertoriées dans le Fnaeg, indique le commissaire principal Bernard Manzoni, à la police technique et scientifique, installée à Ecully, près de Lyon.

[…] Plus d’un million aujourd’hui [de personnes fichées], combien demain ? « On n’est pas en vitesse de croisière », remarque Yann Padova, le secrétaire général de la Commission nationale informatique et libertés (CNIL). Avant d’occuper ces fonctions, Yann Padova avait fait un calcul basé sur des statistiques policières et judiciaires de 2003 et 2004 : potentiellement, le Fnaeg était alors susceptible de répertorier les empreintes de 4 millions de personnes.

C’est que le recrutement est large : y figurent non seulement les personnes qui ont été condamnées dans le cadre de 137 infractions (à l’exception notable des délits financiers), mais aussi les suspects à l’encontre desquels « il existe des indices graves ou concordants ». Sur les 1 080 000 personnes fichées au 1er septembre, 263 000 l’avaient été à la suite d’une condamnation (leur empreinte sera conservée quarante ans), et 817 000 simplement comme « mises en cause dans des affaires judiciaires » (la conservation est alors de vingt-cinq ans).

[…] La CNIL reçoit chaque année « une petite dizaine » de plaintes de personnes qui demandent à être radiées du fichier. Parmi elles, un père qui y figurait pour non-paiement de pension alimentaire. Pour Benjamin Deceuninck, un des animateurs du collectif Refus-ADN (Refusadn.free.fr), « la police a automatisé le fichage : maintenant, dès qu’on se retrouve au commissariat, on doit donner son empreinte, c’est une politique du chiffre ».

Lui-même a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), à Strasbourg, en octobre 2008, après avoir été condamné à 500 euros d’amende par la Cour de cassation pour refus de prélèvement. La CEDH a aussi été saisie par un collectif de trente-deux faucheurs volontaires. C’est que les récalcitrants se recrutent chez les désobéisseurs de tout poil, des anti-OGM aux anti-pub en passant par les jeunes gens de Tarnac. Mais pas seulement.

Extraits publiés le 3/10/09 sur http://liberonsgeorges.over-blog.com