Compte-rendu du meeting de Bagnolet le jeudi 16 janvier 2014, en hommage au plus ancien prisonnier politique de France et d’Europe, Georges Ibrahim Abdallah, par les comités de soutien du Nord/Pas-de-Calais, « Libérez-les (59-62) », Collectif « Bassin minier » et Solidarité Georges Lille :
Au nom de l’exigence de sa libération, Bagnolet célèbre Georges Abdallah !
Des élus de Grenay et des militants de collectifs nordistes de soutien à Georges Ibrahim Abdallah avaient fait le déplacement de Bagnolet, 3e commune de France, après Calonne-Ricouart et Grenay à élever ce militant anti-impérialiste au rang de « citoyen d’honneur »
L’un préside aux destinées de la ville de Bagnolet, dans la banlieue parisienne. L’autre assume la direction de la commune minière de Grenay dans le Pas-de-Calais. Tous deux ont fait de Georges Ibrahim Abdallah « citoyen d’honneur » de leur commune. A l’invitation du Groupe des Associations de Bagnolet (GAB) et en dépit d’une ultime tentative du PS local d’empêcher le meeting, les maires communistes Marc Everbecq et Christian Champiré étaient réunis, ce jeudi 16 janvier 2014 pour exiger la libération du communiste libanais Georges Ibrahim Abdallah. Ce dernier a entamé, l’automne dernier, sa 30e année de détention à Lannemezan dans les Pyrénées (1).
Les parlementaires conservateurs américains, les haineux sionistes du Conseil représentatif des Institutions juives de France (CRIF), les partisans de l’Algérie française, les fascistes de l’hebdomadaire Minute le qualifient de « terroriste » pour avoir combattu, , au nom de la libération de la Palestine et du respect de l’intégrité territoriale du Liban, le colonialisme israélien ou l’impérialisme occidental en Orient.
Alors terroriste Abdallah ? Ou plus sûrement résistant ? Marc Everbecq le compare volontiers « au colonel Fabien qui a combattu les nazis, un pistolet à la main » à l’heure où Christian Champiré l’assimile « aux mineurs grévistes de 1948 opposés à l’impérialisme américain ou encore aux mineurs du Nord qui se sont, en mai-juin 1941, élevés en masse contre l’occupant ». Unanimes, ils saluent le parcours d’un homme qui n’a jamais « renié son engagement au sein de la Fraction armée révolutionnaire libanaise », souligne Christian Champiré « fier » que sa commune soutienne un « tel terroriste » (2). « C’est l’oppresseur qui décide du choix du combat de l’opprimé », insiste Marc Everbecq heureux que Bagnolet, déjà jumelé avec le camp palestinien de Chatila, ait ainsi salué le parcours de ce « militant de la cause anti-impérialiste. C’est notre honneur que d’exiger sa libération. Nous ne sommes pas les esclaves des Américains ».
« Ca suffit maintenant ! »
Si effectivement, ce sont les Etats-Unis d’Amérique qui font pression sur le gouvernement français pour empêcher l’élargissement de Georges Ibrahim Abdallah, c’est bien « l’Etat français aux mains du Parti socialiste, qui le maintient en détention », proclame Stéphane Hardy qui dit sa colère contre ce Parti social-sion-iste (P « SS ») au pouvoir (3). Ou quand Manuel Valls emboîte le pas de Jules Moch, le très sioniste ministre de l’Intérieur assassin de mineurs en 1948 ! Stéphane Hardy témoigne au nom des collectifs nordistes de soutien à Georges Ibrahim Abdallah (4). Se félicitant de la prise de position « sans équivoque des maires communistes de Bagnolet, Grenay et Calonne-Ricouart », il invite « à briser le mur du silence et la censure médiatique autour de sa situation et à mettre la pression sur le PS à l’occasion des Municipales. Ca suffit maintenant ! La libération de notre camarade doit être la priorité des priorités de notre action militante ». Abdallah ? Un homme de « courage, de conviction et digne », selon Youcef Brakni du GAB qui en appelle à populariser le combat « de ce héros arabe auprès des jeunes de nos quartiers souvent ignorants de cette injustice ». Dans un courrier adressé aux organisateurs de cette cérémonie, Georges Ibrahim Abdallah rappelle que « savoir ses camarades et ses amis rassemblés autour d’une initiative solidaire est en soi un moment d’une particulière intensité, ici derrière ces abominables murs ». Evoquant la crise mondiale du capitalisme qui jette dans la misère des millions d’hommes et de femmes, le plus ancien prisonnier politique d’Europe rappelle que « c’est justement en assumant la solidarité sur le terrain de la lutte anticapitaliste/anti-impérialiste que l’on apporte le soutien le plus efficace aux prisonniers révolutionnaires. Le capitalisme n’est plus que barbarie, honneur à tous ceux et celles qui s’y opposent dans la diversité de leurs expressions ! » (5).
(1) Maire PCF de Calonne-Ricouart et conseiller général du Pas-de-Calais, André Delcourt était excusé.
(2) Outre Christian Champiré, Anouk Breton et Patrick Mania, adjoints, étaient présents à Bagnolet.
(3) En contradiction avec le positionnement national de leur organisation, des parlementaires PS du Pas-de-Calais, à l’instar du député Serge Janquin, se sont engagés en faveur de Georges Ibrahim Abdallah.
(4) Il s’agit du comité « Libérez-les ! » (59 – 62), du Collectif « Bassin minier » et de Solidarité Georges Lille.
(5) Déclaration complète disponible sur le site du Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah : http://liberonsgeorges.over-blog.com/.
✭ Le camarade Stéphane, porte-parole des collectifs nordistes de soutien à Georges Ibrahim Abdallah lors de ce meeting, a également rappelé l’importance de la solidarité visible envers tous les prisonniers politiques anti-impérialistes et dénoncé l’État espagnol qui poursuit dans une répression et une « justice » d’exception à l’encontre des militants basques, et tout particulièrement les 527 prisonniers politiques emprisonnés en France et en Espagne.