Le 2 juillet 2007, la militante basque historique Agurtzané Delgado Iriondo sera extradée de la prison de Bapaume vers les cachots espagnole.
Agurtzané, née en 1959, a rejoint dés 20 ans le combat pour le pays Basque. Arrêtée elle a été emprisonnée une première fois pendant 4 ans. Libre, elle reprend le combat. Agurtzané après de longues années dans la clandestinité est de nouveau arrêtée à Bayonne le 15 septembre 2000, et condamnée à neuf ans de prison en 2002. Le 2 juillet, sa peine en France étant exécutée, elle ne sera pas libre, mais remise à l’Espagne pour rejoindre une nouvelle prison, car Agurtzané a été condamnée à 18 ans de prison en tant que membre du « commando Madrid ».
L’Etat espagnol lui attribue, entre autre, la participation à la préparation de l’exécution d’un Banquier (le directeur de la Banque Centrale Ricardo Tejero en 1985).
Nous savons que l’Etat français s’acharne contre les prisonniers en général et plus particulièrement contre les prisonniers politiques. Fin des années 80, les militants d’Action directe ont subit pendant des années l’isolement. Dernièrement, Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier politique emprisonné depuis 23 ans, a connu des conditions extrêmement dures lors de son hospitalisation d’urgence. Et nous savons aussi qu’en Espagne les conditions de détention sont parfois assimilables à de la torture et elles sont souvent condamnées comme telles par des organismes internationaux.
Pour preuves quelques extraits d’un rapport sur les prisons de femmes en Espagne vu sur http://prisons.de.femmes.free.fr/espagne.html
Conditions de détentions
« Lors des transferts, les détenues restent menottées et ne disposent pas de toilettes. Les transferts ont souvent lieu dans des fourgons clos et sans aération. »
« Les détenues basques continuent à être maintenues loin de leur région d’origine, la grande majorité étant incarcérée à plus de 300 kilomètres de leur province. »
« Les détenues ont droit à une visite hebdomadaire avec des parents ou ami(e) s, pour une durée de 20 minutes, ou de 40 minutes si la détenue est éloignée de sa famille. Elles sont séparées des visiteuses et visiteurs par une vitre. »
« De 8 à 10 heures de trajet sont parfois nécessaires pour une visite de 40 minutes. »
« Les parloirs hebdomadaires révèlent de nombreuses carences. Ils sont exigus, souvent délabrés et abîmés. Les différents parloirs sont délimités par une simple vitre sans dispositif d’isolation sonore. L’intimité des propos n’est pas préservée. Il faut fréquemment hausser la voix pour communiquer. Seules les visites de la famille proche sont autorisées dans un certain nombre de cas. Les ami(e)s doivent obtenir une autorisation spéciale de la Direction générale des institutions pénitentiaires. »
« Les avocat(e)s n’ont pas toujours la possibilité de s’entretenir en privé avec leurs clientes. Des dispositifs d’écoute existent dans les parloirs réservés aux avocat(e)s »
« Certaines détenues demeurent emprisonnées bien qu’elles aient purgé les trois quarts de leur peine et devraient, par conséquent, être mises en liberté conditionnelle. »
Violences et Tortures
Tout cela Agurtzané le sait et elle se prépare à cette nouvelle épreuve. De notre côté nous ne pouvons qu’exprimer notre solidarité à cette combattante qui a tant partagé avec nos camarades Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron, à la prison de Bapaume.
Terminons donc en citant Nathalie Ménigon, « Ne lâchons pas ! Liberté et Combat ».
Blog Libérons Georges : http://liberonsgeorges.over-blog.com/
Voir également sur askapena un article sur la torture en Espagne ARTICLE