Déclaration de Georges Abdallah lue au meeting de Marseille le 21 mars 2015 :
Cher«e»s camarades, Cher«e»s ami«e»s,
Des années, des très longues années derrière ces abominables murs, et c’est toujours la même émotion et la même détermination en écho à votre mobilisation solidaire.
Croyez-moi Camarades, vous savoir réunis ce soir à Marseille à l’initiative du « Collectif Paca » et la participation de toutes ces structures et expressions de lutte, me remplit de force et me réchauffe le cœur et surtout me conforte dans la conviction que c’est toujours ensemble, dans la diversité de l’expression solidaire, que l’on peut faire avancer la mobilisation, en assumant toujours plus le terrain de la lutte anticapitaliste anti-impérialiste.
Comme vous voyez camarades, de nos jours il devient de plus en plus évident que le temps passé derrière les barreaux n’est plus le facteur principal ou suffisant pour la libération de tel ou tel prisonnier révolutionnaire… Inutile de s’attarder longtemps sur les diverses arguties judiciaires évoquées par le procureur ou la présidente lors de la dernière audience de la cour d’appel pour justifier leur énième refus de mettre un terme à mon incarcération. Ma situation, faut-il le souligner peut-être, est loin d’être un cas à part isolé ou quelque peu exceptionnel. En effet elle répond en tout point aux critères de la politique d’anéantissement dont font l’objet les protagonistes révolutionnaires incarcérés, aussi bien ici, dans les centres du système impérialiste, que là-bas dans ses périphéries.
Tout au long de ces années passées, la mobilisation des uns et des autres camarades et les multiples initiatives que vous avez su développer, ont certainement participé d’une manière très efficace à démasquer l’acharnement judicaire et tout ce qui ressemble plutôt à une vengeance d’État. Encore faut-il préciser camarades, que cet acharnement judiciaire en vue de la destruction et l’anéantissement des protagonistes révolutionnaires incarcérés n’est ni fortuit ni gratuit ; il s’inscrit d’emblée et d’une manière systématique dans la dynamique globale de la contre-révolution préventive… Des geôles sionistes à celles du Maroc, des cellules d’isolement en Turquie à celles encore plus sombres en Grèce et ailleurs en Europe et de par le monde, c’est toujours le même constat : l’acharnement judiciaire n’est qu’un élément d’une large panoplie mise à disposition de la contre-révolution préventive. Bien entendu cette panoplie des mesures et des lois ne cesse de s’étoffer toujours plus Camarades, en ces temps de crise générale qui ébranlent les piliers du système au niveau mondial.
Dans leur guerre déchainée contre les masses populaires et les protagonistes révolutionnaires agissant contre le système au sein des mouvements des luttes en cours, ils cherchent par tous les moyens à transformer les prisonniers révolutionnaires d’une référence de lutte en un exemple servant à terroriser les rebelles récalcitrants. C’est pourquoi il leur faut absolument, à défaut de pouvoir les briser afin qu’ils abjurent et renient leurs convictions, les enterrer vivants et ainsi s’en servir le plus longtemps possible pour peser sur le moral de ceux et celles qui luttent.
Ceci étant, Cher«e»s camarades, Cher«e»s ami«e»s, c’est toujours au niveau des instances politiques que l’on décide de la place et du poids du rituel judiciaire dans telle ou telle affaire. La libération de tel ou tel prisonnier est toujours fonction de la mobilisation qui s’inscrit dans la dynamique globale de la lutte en cours. En effet, on libère le prisonnier révolutionnaire seulement quand on se rend compte que son incarcération commence à peser plus lourd que les possibles menaces inhérentes à son élargissement. Seulement dans ce cas, l’ordre de sa mise en liberté ne trouvera plus alors d’opposition au niveau des instances politiques concernées.
C’est pourquoi la solidarité la plus appropriée que l’on peut apporter à un prisonnier politique, c’est de s’engager toujours plus sur le terrain de la lutte contre le système d’exploitation et de domination. C’est toujours à la lumière de ce constat que l’on doit lire les diverses mesures et lois adoptées un peu partout ces derniers temps concernant les prisonniers politiques…
Cher«e»s camarades, Cher«e»s ami«e»s, les conditions de détention dans les geôles sionistes ne cessent de s’empirer de jour en jour ; et comme vous le savez Camarades, pour y faire face la solidarité internationale s’avère une arme indispensable…
Bien entendu les masses populaires palestiniennes et leurs avant-gardes révolutionnaires peuvent toujours compter sur votre mobilisation.
Dans les prochains jours on commémore la Journée de la terre en Palestine et dans les camps des réfugiés dans les pays limitrophes. Certainement c’est une belle occasion pour dire à Netanyahou et ses consorts que le peuple palestinien n’est pas seul.
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur des masses populaires en lutte.
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur des révolutionnaires qui résistent dans les geôles sionistes et dans les cellules d’isolement au Maroc, en Turquie, en Grèce et ailleurs de par le monde.
À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes ! Honneur aux Martyrs et aux masses populaires en lutte !
La solidarité, toute la solidarité avec la lutte du peuple palestinien et ses Résistants incarcérés !
Ensemble camarades, ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons !
À vous tous Camarades, mes plus chaleureuses salutations Rouges.
Georges Ibrahim Abdallah
21 mars 2015