Georges Ibrahim Abdallah – Déclaration à l’occasion du 20ieme anniversaire de l’arrestation des militants d’Action directe

Chers camarades, chers amis,
     Au 20e anniversaire de leur arrestation, nos camarades d’Action Directe sont toujours là, debout dans les geôles de l’État français. Dignes de leur engagement communiste, ils affirment au quotidien une volonté inébranlable, face à la politique de destruction lente dont ils font l’objet depuis tant d’années.Joëlle Aubron

     Dans cette longue bataille, Joëlle nous a quittés l’année passée. Elle n’en demeure pas moins toujours présente dans nos cœurs et nos esprits. Elle nous apporte à nous tous force et détermination.

     Depuis un certain temps, nos camarades sont tous libérables, selon les lois en vigueur dans ce pays. Et pourtant, les magistrats d’application des peines estiment qu’il est encore trop tôt pour parler de leur libération, voire d’envisager un quelconque aménagement des peines. Apparemment ils n’ont pas encore assez fait, assez payé. Il faut dire que pour nous tous, camarades, ainsi que pour ces magistrats d’ailleurs, il n’a jamais été question de mesure de justice. L’expression judiciaire n’est à ce propos que le pendant des décisions politiques prises au niveau du gouvernement. C’est justement au niveau des instances politiques gouvernementales que l’on décide de la libération ou du maintien en détention des prisonniers révolutionnaires.


     À cette fin, des structures spéciales d’application des peines ont été créées ces derniers temps. Ainsi comme le souligne justement notre camarade Jann-Marc, de l’arrestation à la fin de la peine, le sort des prisonniers politiques est entre les mains de la même section spéciale du tribunal de Paris.

Affiche 20 ans - Libérez les militant-e-s d'Action Directe
     Chers camarades, tout au long de ces deux décennies de captivité et en dépit des difficiles conditions de détention, nos camarades n’ont cessé d’affirmer leur engagement communiste dans la lutte anticapitaliste, anti-impérialiste.

      C’est justement en fonction de ce parcours et de ce qu’il représente en termes de potentialité révolutionnaire, que l’on doit aborder l’acharnement de l’État français et sa politique d’anéantissement lente contre eux.

Camarades vous n’êtes pas sans savoir que partout où l’on mène une politique de lutte significative contre la politique bourgeoise de destruction lente des prisonniers révolutionnaires, la mobilisation solidaire s’avère une arme indispensable. Seulement, dans les centres impérialistes, plus qu’ailleurs, toute l’intelligence est de savoir pouvoir articuler cette mobilisation aux diverses manifestations de luttes anticapitalistes, anti-impérialistes.  

     Nos camarades, en dépit de leurs vingt années de captivité, nous disent : « Du fond de nos cachots, nous affirmons qu’il est possible et nécessaire d’utiliser notre résistance comme une arme dans le combat contre l’oppression actuelle. Une arme disponible pour tous les révolutionnaires, les contestataires et les rebelles. »  

     Tout naturellement, camarades, je me joins à eux pour appeler le camp révolutionnaire à multiplier les initiatives de solidarité et d’unité.

Honneur à nos camarades d’Action Directe ! Joëlle demeurera vivante dans nos cœurs et nos esprits ! À bas l’impérialisme ! Honneur aux martyrs et aux peuples en lutte ! Ensemble, camarades, nous vaincrons !

Georges Abdallah
Déclaration de la prison de Lannemezan, le 22 février 2007