Compte-rendu de la visite de Marie-Pierre Vieu, députée européenne communiste, à Georges Abdallah (paru dans La Semaine des Pyrénées) :
« Comme prévu j’ai pu le rencontrer ce jeudi 28 décembre au matin pendant une heure. J’étais avec Daniel Larregola, animateur du comité 65 pour sa libération.
Cela s’est passé au parloir. Sans portables, ni moyens de photographier ou enregistrer. Cependant je tiens à remercier le personnel du centre pénitentiaire de Lannemezan et son directeur pour leur accueil et leur bienveillance. Pour m’être rendue à la prison de Madrid la semaine passée et avoir été bloquée à son entrée avec une délégation d’euro députés, il m’apparaît important de le noter.
S’agissant de Georges Ibrahim Abdallah, j’ai trouvé un homme « debout », pratiquant assidûment le sport et plus encore développant une activité intellectuelle. Levé à 4 h du matin pour suivre sur la radio ( la BBC souvent) l’actualité, celle du Proche Orient et du monde, on sent que ce sont bien son engagement de militant révolutionnaire, de communiste libanais comme il aime à s’en réclamer, ses lectures et la solidarité militante qui lui permettent d’affronter l’adversité quotidienne.
Il a peu parlé de lui, surtout des autres. « Oui c’est difficile de tenir, mais que dire alors de cette enfant palestienne, Ahed Al-Tamimi, qui vient d’être arrêtée ? »
Il m’a interpellée sur l’Europe, la montée de l’extrême droite et des nationalismes, du FN en France. « Où en est la conscience de classe ? N’entendez vous pas le bruit des bottes. On dirait que non….. »
Il a bien évidemment évoqué la situation au Proche Orient, la fuite en avant belliciste des USA et d’Israël, le Liban, la Palestine puis la Syrie, l’Irak, l’Arabie Saoudite, la Turquie, Chypre, l’Egypte et le Yémen, également la Russie de Poutine, la Chine et l’ONU…
Et lui ? Son avocat va réclamer son expulsion de France. Il est libérable depuis 18 ans : il appartient aujourd’hui au pouvoir politique de savoir résister aux pressions extérieures et de statuer sur sa libération !
C’ est sur ce dernier point qu’il faut continuer à mobiliser: un pays dont la justice est démise de ses décisions est un pays qui en train de perdre ces fondations démocratiques ! Il est important que la France, son Président et le gouvernement agissent : il n’en va pas d’une question de clémence mais de justice !
Une députée européenne n’a pas de pouvoirs législatifs, mais elle a celui d’alerter l’opinion, d’aider les rapports de force à se construire. Je me suis engagée à saisir la cour européenne des droits de l’homme, à écrire au Président de la République pour l’interpeller sur la question et bien sûr à m’employer à participer de la mobilisation citoyenne, parlementaire et populaire qui grandit. J’en rendrai compte publiquement.
Ne lâchons rien sur Abdallah, ne lâchons rien sur les droits de l’homme et les libertés. »