Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier politique emprisonné en France depuis 1984, a été hospitalisé d’urgence le 3 avril 2007 pour des problèmes pulmonaires. Il est depuis détenu/hospitalisé à l’unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de Toulouse.
L’état de santé de Georges Ibrahim Abdallah a nécessité plusieurs drainages et une opération avec anesthésie totale. Selon l’administration pénitentiaire, ses jours ne semblent pas en danger. Cependant les médecins multiplient les examens.
Et le personnel pénitentiaire multiplie le harcèlement…
Quelques exemples : Une des rares personnes ayant le droit de visiter Georges Abdallah a demandé en début de semaine un parloir avec lui pour le samedi. Il lui a été répondu que ce n’était pas la peine puisque Georges devait sortir le vendredi. Cette information délibérément délivrée, était totalement fausse.
Une autre se déplaçant de Paris n’a pu avoir confirmation d’un parloir que le vendredi soir pour le samedi en début après-midi. Ces parloirs accordés au compte-goutte ne durent qu’une demi-heure. Qu’importe s’il faut traverser la France pour visiter le patient. Et impossible d’obtenir une prolongation, ne serait-ce que d’une demi-heure, malgré la promesse faite au téléphone.
Impossible de faire passer à Georges des livres, des timbres, des cartes postales, une carte téléphonique, du papier, un crayon. Tout cela doit être acheté par le détenu… à l’administration pénitentiaire… mais comme il n’est pas possible non plus de lui déposer de l’argent, il ne peut ni écrire, ni téléphoner et les visites lui sont quasi interdites.
Cet isolement qui n’ose dire son nom est insupportable !
Sa famille habitant au Liban a cherché à avoir de ses nouvelles en téléphonant et en faxant à l’hôpital. Aucune réponse e lui a été faite ! Et nous pourrions multiplier ces exemples avec des faits plus graves.
Vingt trois ans après son arrestation, Georges Ibrahim Abdallah, même hospitalisé, continue à subir le harcèlement de l’État français.
Rappelons quelques faits :
Les autorités françaises arrêtent Georges Ibrahim Abdallah le 24 octobre 1984. Son incarcération est motivée par la détention de vrais-faux papiers d’identité. Il est condamné à quatre années d’emprisonnement le 10 juillet 1986, pour étention d’armes et d’explosifs.
Quelques jours avant sa libération, la DST annonce la « découverte » d’une arme dans un appartement loué en son nom, prétendant que celle-ci avait été utilisée dans l’attentat contre le colonel Charles Ray agent de la CIA, et l’agent du MOSSAD Yakov Barsimantov. Le 1er mars 1987, les autorités françaises jugent une seconde fois Georges Ibrahim Abdallah sur la base de cette saisie miraculeuse. Le procureur général requiert une peine de dix ans d’emprisonnement. Un verdict de condamnation à perpétuité est prononcé.
En 1987 dans un livre confession, Jean-Paul Mazurier, avocat de Georges Ibrahim Abdallah reconnait avoir été aux ordres des services secrets français et rétribué par ceux-ci!!!
En novembre 2003, la juridiction régionale de libération conditionnelle de Pau autorise sa libération. Sur ordre du ministre de la Justice le procureur général de Pau fait appel et Georges Abdallah reste emprisonné.
Depuis chaque nouvelle demande est systématiquement refusée.
Georges Ibrahim Abdallah est libérable depuis 1999. Une nouvelle demande de libération conditionnelle est en cours. Son dossier est recevable, puisqu’un juge en 2003 avait déjà accepté sa mise en liberté. S’il est libéré, Georges Abdallah accepte de retourner vivre au Liban. Il ne représente donc pas un risque de trouble à l’ordre public en France. Son hospitalisation montre également que son état de santé n’est pas compatible avec un maintien en détention.
Un nouveau rejet ne serait qu’une preuve supplémentaire du harcèlement dont fait preuve l’État français à l’encontre de Georges Ibrahim Abdallah.
Son maintien en détention doit tous nous interpeller.
Georges Ibrahim Abdallah doit être libéré sans délais.
Paris le 23 avril 2007
Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah
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Contact e-mail : liberonsgeorges@no-log.org