Intervention de l’AFPS Pau devant la prison de Lannemezan le samedi 4 décembre 2010 pour demander la libération de Georges Abdallah.

georges abdallah pau

 

Intervention de l’AFPS Pau devant la prison de Lannemezan


le samedi 4 décembre 2010


pour demander la libération de Georges Abdallah.

 

 Georges, résistant à l’occupation israélienne au Liban, paye de sa liberté son engagement aux côtés du peuple palestinien qui combat le colonialisme, subit les massacres, le nettoyage ethnique d’un Etat d’Israël, toujours plus agressif, et qui, en dépit de tous ses crimes, continue à se présenter en victime, protégeant sa sécurité.

Les criminels, qui, en 1982, ont massacré 3000 palestiniens, dans les camps de Sabra et Chatila, vivent  en toute quiétude, en toute impunité.

 

Georges, pour des actes de résistance qui dénonçaient cette barbarie et toutes les exactions de l’armée israélienne au Liban, est entré dans sa 27ème année de réclusion.

27 ans de réclusion ! Soit 2 fois et demie la durée qui avait été requise contre lui par le procureur de la République lors de son procès.

On fait payer à Georges, non pas ce qu’il a fait, mais ce qu’il est : un résistant qui ne se renie pas.

Pourtant, en 2003, le tribunal de Pau, avait accordé une libération conditionnelle. Le ministère public a fait appel. Depuis toutes les demandes de libération conditionnelle de Georges sont rejetées.

Le 24 octobre 2009, nous étions rassemblés devant le palais de justice de Pau pour rappeler que Georges est libérable depuis 1999.

Le 1er décembre 2009, la justice faisait comparaître Georges à Tarbes, pour refus de prélèvement d’ADN. Le 18 février 2010, le procès en appel avait lieu à Pau. Nous étions présents aux deux audiences, pour manifester notre soutien à Georges.

 

Georges s’est défendu seul, sans avocat. Il a rappelé que son combat était celui de la liberté, non seulement la sienne mais celle de tous: »je ne cherche pas à me protéger de mon ADN, qui doit déjà se trouver chez la DST, la CIA, le MOSSAD. Ce que je refuse, c’est de cautionner une loi liberticide ».


Son courage et la fermeté de son engagement ont impressionné jusqu’aux journalistes qui titraient ainsi leur article du lendemain: « le gène de la lutte : les années de prison n’ont pas entamé l’engagement de Georges Ibrahim Abdallah »
En dénonçant une loi liberticide, Georges défend notre liberté…au prix de la sienne. Ce qu’on attendait de lui, c’était qu’il fasse amende honorable. Il s’y est refusé.

Le 20Mai, la relaxe est prononcée. Le ministère public se pourvoit en cassation le 25Mai. Son argumentation en résumé : «accorder une relaxe pour un refus de prélèvement d’ADN! Attention au risque de jurisprudence…Jurisprudence dont pourraient se prévaloir les syndicalistes, les faucheurs d’OGM, tous ceux qui résistent à l’injustice de l’ordre établi,en France comme ailleurs. »

 

Ainsi Georges continue son combat, solidaire de toutes les luttes, solidaire de tous les prisonniers politiques, en France et en Israël. A l’occasion du 8 mars, il a attiré notre attention sur la situation des femmes palestiniennes qui, avec des condamnations à perpétuité multipliées par 3, par 6 (6fois la perpétuité!) croupissent dans les
prisons d’Israël. A l’heure actuelle 11000 prisonniers palestiniens y sont
détenus, dans les pires conditions. Parmi eux, un jeune détenu Franco Palestinien : Salah Hamouri.

Aujourd’hui, nous sommes réunis pour réclamer la libération  de Georges :

*Au nom du respect du droit : la libération conditionnelle est  accordée de droit à tous les détenus ayant fait leur peine, y compris la peine de sûreté.

*Au nom de la démocratie : or la loi du 25 février relative à la rétention de sûreté a été appliquée à Georges au mépris du principe de la non rétroactivité.

La demande de libération de Georges concerne tous ceux qui veulent défendre les libertés démocratiques, gravement menacées dans notre pays.

J’emprunterai à Georges les mots de notre conclusion:

« Défendons par tous les moyens disponibles le droit des peuples à la
résistance … c’est en se mobilisant toujours plus sur le terrain de la lutte qu’on
apporte le soutien le plus significatif aux prisonniers révolutionnaires »