Le cas de Georges Ibrahim Abdallah n’est pas « une question humanitaire ».

Traduction française d’un article de Joseph Abdallah (frère de Georges) paru le 16 février 2012 dans le journal libanais Al Akhbar.

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(15 février 2012 – Manifestation devant l’ambassade de France à Beyrouth,
en soutien à Georges Ibrahim Abdallah – Photo : Marwan Tahtah)

Le cas de Georges Ibrahim Abdallah n’est pas « une question humanitaire »

lundi 26 mars 2012 

Joseph Abdallah

 Le Premier Ministre libanais Najib Mikati a le mérite d’avoir soulevé le cas de Georges Ibrahim Abdallah avec les autorités françaises durant son dernier voyage en France plus tôt ce mois-ci.

 

La famille d’Abdallah et ceux qui font campagne pour sa libération (dont des organisations libanaises, arabes et européennes), voient cette initiative comme un pas en avant important.

Depuis 28 ans (le temps qu’Abdallah, qui a maintenant 61 ans, a passé en prison) nous avons essayé en vain d’obtenir que l’État libanais reconnaisse que ce citoyen est libanais. Depuis que l’ancien premier ministre Salim Al-Hoss nous a reçus alors qu’il était en fonction en 1991, aucun chef de gouvernement n’avait même accepté d’entendre parler du cas de ce citoyen libanais. Et aucun président libanais ne l’avait accepté jusqu’à aujourd’hui.

Mais notre satisfaction est gâchée par un souci concernant les implications de l’expression « question humanitaire, » que le premier ministre – qui doit être néanmoins remercié – a utilisé en appelant à la libération d’Abdallah. Nous aurions souhaité qu’il ait à la place basé son approche sur la lettre envoyée par le député libanais Simon Abi-Ramia au ministre des affaires étrangères libanais, laquelle incluait un aperçu juridique du cas d’Abdallah. Il aurait pu également baser sa position sur celle adoptée par l’ancien ministre des Affaires étrangères français Roland Dumas, sur les opinions exprimées par l’avocat Jacques Vergès, ou sur les déclarations publiques récentes d’Yves Bonnet évoquant une « vengeance » de l’État français.

Bonnet est l’ancien directeur du Service des renseignements français, la DST, qui a supervisé l’arrestation de Georges. Il devait ce mercredi soumettre son témoignage, à sa propre demande, devant la justice française au sujet des injustices dont ce citoyen Libanais a été la victime et des abus commis par l’État français.

Nous sommes gênés par l’expression : « c’est une question humanitaire, » parce que si tel était le cas, celui d’un prisonnier dans ses 60 ans qui a perdu quasiment la moitié de sa vie derrière des barreaux, cela implique que sa libération serait un acte de compassion ou de charité.

Il n’y a aucun mal à laisser Georges terminer ses jours chez lui.

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version arabe ICI