Lettre à Madame TAUBIRA, ministre de la Justice.

pochoir couleur 

A l’occasion du rassemblement en soutien à la libération de Georges Abdallah, qui aura lieu aujourd’hui à 18h30, place Vendôme, devant le ministère de la Justice, une lettre a de nouveau été envoyée à la Garde des Sceaux :

Madame la Ministre,

Une nouvelle fois, nous allons nous rassembler vendredi 7 décembre à 18h30 devant la Chancellerie, pour exprimer notre soutien à Georges Ibrahim Abdallah, et notre indignation devant l’acharnement du gouvernement français à ne pas vouloir le libérer.

Comme nous vous l’avions écrit dans nos précédents courriers auxquels vous n’avez jamais cru bon de répondre, nous souhaiterions qu’une délégation de notre collectif soit reçue à cette occasion, afin que soient éclaircies les raisons qui justifient ce scandaleux maintien en détention.

Le 21 novembre, le tribunal d’application des peines de Paris a prononcé la mise en liberté de ce militant, qui est aujourd’hui le plus ancien prisonnier politique détenu en France. Cette décision enfin positive du tribunal signifiait qu’il allait pouvoir retourner dans son pays pour y retrouver sa famille. Mais le parquet a immédiatement fait appel.

Chacun sait que le ministère public en France, n’est en aucune façon une autorité indépendante, mais qu’il est directement placé sous la hiérarchie du pouvoir politique par le biais du Garde des Sceaux. Ce serait  donc vous, Madame la Ministre, qui avez décidé que Georges Abdallah resterait en prison. Prétendez-vous le garder indéfiniment captif de l’État français ? Des pressions du gouvernement étatsunien expliqueraient-elles l’appel de la récente décision de libération ? Nous  serions consternés d’apprendre que la militante anticolonialiste que vous fûtes cède à de telles injonctions. L’appel du parquet est-il votre réponse officielle aux nombreux courriers d’élus (conseillers municipaux, généraux et régionaux, maires et sénateurs) réclamant la libération de Georges Abdallah, qui ont afflué ces derniers temps sur votre bureau ? Allez-vous une nouvelle fois mépriser les militantes et les militants qui par deux fois avaient demandé à être reçus ? Pour mémoire nous vous rappelons que vos prédécesseurs l’avaient consenti en décembre 2011.

Dans l’attente de votre  réponse, veuillez agréer Madame la Ministre, nos salutations militantes.

 

Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah

 Paris le 5 décembre 2012