Réunion publique – 13 décembre 2007 – Palestine, Liban, Georges Ibrahim Abdallah

Communiqué du Collectif pour La Libération de Georges Ibrahim Abdallah

 

Georges Ibrahim Abdallah, otage détenu par l’Etat français depuis 1984, a vu sa septième demande de libération refusée le 10 octobre 2007. Un nouvel examen en appel aura lieu le 20 décembre 2007.

 
A cette occasion, le Collectif Pour La Libération de Georges Ibrahim Abdallah organise une réunion publique d’informations et de soutien, avec des interventions sur la situation au Liban et en Palestine, le jeudi 13 décembre 2007 à 19H au CICP, 21 ter rue Voltaire 75011 PARIS (métro : Rue des Boulets)

 

Son engagement, Georges Abdallah, communiste révolutionnaire arabe, l’a toujours assumé pleinement. Il est d’ailleurs blessé en 1978 lors de la première invasion Israélienne au Sud Liban. Puis il fonde avec d’autres résistants arabes, les Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL). Cette organisation mènera des actions de représailles en France et en Italie contre des représentants états-uniens et sionistes complices des crimes et des destructions au Liban durant la guerre civile (exécution du colonel Charles Ray, attaché militaire à l’ambassade américaine en France et exécution de Yakov Barsimantov responsable du Mossad en France).

 

Arrêté en 1984 à Lyon, Georges Abdallah est condamné en juillet 1986 à quatre ans de détention. Suite à une cascade de rebondissements politico-judiciaires, avec notamment des pressions du gouvernement des Etats-Unis, il est condamné en mars 1987 à la réclusion criminelle. Il a terminé sa peine de sûreté en 1999 et il peut demander sa libération depuis cette date, ce qu’il a fait sept fois, sans succès.

 

Le choix systématique de refus de libération concernant un combattant révolutionnaire est une décision politique. Les prétextes évoqués par le parquet ou l’avocat des Etats-Unis, avec des relents de racisme anti-arabe et islamophobe, ne visent qu’à enfermer indéfiniment un homme qui a combattu les crimes impérialistes au Liban et en Palestine. Déjà en 1986, les Etats-Unis avaient fait pression sur la justice française pour empêcher la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

 

Le cas de Georges Abdallah n’est plus lié à un contexte historique datant des années 80 mais il est à présent l’un des points clés de la position française au Moyen Orient. Que ce soit le pouvoir politique français, la DST, les Etats-Unis ou les sionistes, tous s’opposent à la libération de ce résistant arabe.

 

La DST a récemment écrit : « Personnalité emblématique de la lutte antisioniste, sa libération constituerait sans nul doute, au Liban, un événement. Il sera probablement fêté comme un héros à son retour dans son pays, mais aussi par différentes mouvances engagées dans une lutte révolutionnaire ».

 

Les juges ont retenu à charge contre Georges Abdallah les arguments de la DST : Georges Abdallah ne se renie pas, ce n’est pas un renégat, et Georges Abdallah est une figure révolutionnaire, un symbole pour les populations arabes, le symbole de la résistance contre le sionisme et de la résistance contre les guerres d’invasions des Etats-Unis. Une fois encore, la justice française a obéi au diktat des Etats-Unis et des sionistes.

 

 

Le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah s’associe également à la campagne « PALESTINE, 1948-2008, 1948-2008 – 60 ans de résistance contre Israël, Jusqu’au retour de tous les réfugiés  » dont voici le texte d’appel.

 

PALESTINE

1948-2008 – 60 ans de résistance contre Israël

Jusqu’au retour de tous les réfugiés

 

Le 29 novembre 1947, l’ONU partage la terre de Palestine sans consulter ses habitants pour la livrer aux colons sionistes installés massivement avec le soutien actif de l’occupation britannique à partir de 1917. Le 14 mai 1948, ces mêmes colons déclarent la création de l’Etat colonial – Israël. Entre le plan de partage (novembre 1947) et le 14 mai 1948, plus de 900.000 Palestiniens (chiffre UNWRA) qui vivaient sur et de leur terre depuis des millénaires sont déplacés, expulsés et dispersés à travers le monde. Une société entière est ainsi déracinée. 531 villages et 300 hameaux sont détruits pour empêcher tout retour.

 

L’entité sioniste a poursuivi son projet colonial en occupant le 5 juin 1967 les autres parties de la Palestine (Cisjordanie, Gaza) ainsi que le Golan syrien et le Sinaï égyptien. Depuis, Israël continue son plan de colonisation de la Palestine historique par l’expulsion des Palestiniens, à travers la construction du mur et de nouvelles colonies sur les terres occupées en 1948 et en 1967.

 

Face à cette occupation et à cette colonisation, le peuple palestinien a développé une résistance opiniâtre depuis les années 1920, 1930 jusque dans les années 1960, 1970, 1990 et 2000. Aujourd’hui, les 10 millions de Palestiniens (Palestine historique, Liban, Jordanie, Syrie, et ailleurs dans le monde), dont 6,5 millions de réfugiés, continuent de résister, de revendiquer leurs droits nationaux et historiques sur leur terre, la Palestine, en se dotant d’organisations et de moyens de lutte multiples.

 

Hier comme aujourd’hui les impérialistes américains, britanniques, français et les régimes réactionnaires de la région dont l’Arabie Saoudite, l’Egypte, la Jordanie et la Turquie, s’emploient à la destruction de la cause palestinienne et de sa résistance en attisant des conflits internes avec l’aide de collaborateurs palestiniens. Si aujourd’hui la résistance palestinienne est affaiblie, elle se renforcera comme elle l’a fait après septembre noir (1970), et après l’invasion du Liban (1982) et les deux Intifadas (1987 et 2000) puisque les raisons de son combat demeurent. Pour notre part, nous continuerons à soutenir la résistance palestinienne, comme nous soutenons la résistance libanaise, contre tous les pseudo « plans de paix » à l’œuvre depuis les années 60 en passant par Oslo et Annapolis.

 

Nous refusons la criminalisation de la résistance légitime au projet colonial sioniste. Nous exigeons en conséquence la libération immédiate des 11.000 prisonniers palestiniens et arabes. Nous refusons la criminalisation du mouvement de solidarité et de ses militants. Nous dénonçons l’acharnement judiciaire exercé contre George Ibrahim Abdallah, combattant libanais antisioniste incarcéré en France depuis 1984, libérable depuis 1999 mais toujours en prison, dont nous exigeons la libération immédiate. Nous dénonçons la multiplication des collaborations économiques, scientifiques, militaires, culturelles entre les impérialistes américains, français, britanniques et l’Etat d’Israël. Nous dénonçons le mouvement de « normalisation » des relations avec un Etat terroriste, édifié sur le principe de la pureté ethnique (Etat à caractère juif exclusif) ; normalisation justifiée au nom de la soi-disant « sécurité » de la région et du progrès de la démocratie.

 

Hier comme aujourd’hui, nous soutenons la cause palestinienne symbole de la lutte des peuples pour leur souveraineté et leur autodétermination contre l’impérialisme et ses alliés. Cette cause participe à la lutte contre toutes les occupations en Irak, en Afghanistan et ailleurs ainsi qu’à l’émancipation des peuples opprimés en Amérique, en Afrique, en Asie, et pour l’égalité des droits fondamentaux sans discrimination entre Français et émigrés.

 

Nous avons donc décidé de lancer une campagne de soutien à la résistance du peuple palestinien jusqu’au retour de tous les réfugiés expulsés depuis 1948 dans leurs foyers et leurs terres d’origine (la Palestine historique). Nous avons décidé de lutter contre la propagande israélienne relayée par les médias et le monde politique qui entretiennent l’image fallacieuse d’Israël : petit Etat pacifique « victime du terrorisme palestinien, islamiste et arabe ».

 

Cette campagne se déroulera tout au long de l’année 2008 et comportera divers évènements politiques et culturels (meetings, expositions, rencontres, etc.). Nous nous joignons également à la campagne internationale pour le boycott, le désinvestissement et l’application de sanctions au niveau mondial contre Israël.

 

L’année 2008 doit par conséquent constituer un moment de mobilisation massive pour :

 

1.                   soutenir la résistance du peuple palestinien jusqu’à la libération de l’ensemble de la Palestine, le droit au retour dans leurs foyers d’origine de tous les expulsés depuis 1948 et l’abolition du système colonial et raciste qu’est Israël.

 

2.                   s’opposer à la collaboration du gouvernement français avec l’Etat colonial d’Israël à tous les niveaux.

 

 

9 décembre 2007

 

 

 

 

 

 

Signataires de l’appel de la Campagne Palestine, 1948 – 2008, 60 ans de résistance : Association des Palestiniens en France, Comité palestinien pour le droit au retour section France, Collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah,  Nanterre Palestine, ISM France, Mouvement justice pour la Palestine,

 

Article publié le 11 décembre 2007 sur http://liberonsgeorges.over-blog.com   Mail: liberonsgeorges@no-log.org