Le président libanais s’attache au dossier de Georges Abdallah

Pour la première fois en 34 ans, l’État libanais semble déterminé à adopter officiellement la cause du combattant Georges Ibrahim Abdallah. La Présidence de la République, le Ministère des Affaires étrangères et des Émigrés et la Sécurité générale coopèrent pour faire pression sur les autorités françaises afin qu’elles libèrent Abdallah dans le cadre de la visite d’Emmanuel Macron en février.

Lire dans le quotidien libanais Al Akbar (pour les arabophones) l’article daté de lundi 17 décembre 2018, où il est question d’une démarche gouvernementale officielle qui aura pour objectif de remporter la libération de Georges Abdallah.

On y lit également :

☞ que Georges Abdallah a été « puni » pour sa lutte et sa résistance à l’occupant et que c’est un détenu politique pour lequel aucun intérêt sérieux n’a été porté jusqu’ici par l’État libanais.

☞ que la pression monte pour faire en sorte que la question de Georges Abdallah soit un élément clé des discussions bilatérales entre les deux présidents, français et libanais.

☞ que lors de sa précédente visite d’État à Paris, le président libanais Michel Aoun avait évoqué le problème. « Mais la réponse officielle et claire de l’administration française a été mise sous pression des États-Unis et d’Israël. »

☞ que des pressions américaines continuent d’empêcher la libération de Georges Abdallah via des diplomates ou des notes envoyées au gouvernement français,

☞ que l’ambassadeur libanais en France, Rami Adwan, a entamé une démarche pour visiter Georges Abdallah en prison.

☞ que la visite du président français au Liban sera précédée de l’envoi par l’État libanais « d’une lettre officielle au ministère français de l’Intérieur, qui comprend la prétendue demande d’expulsion de Georges au Liban« . En effet la demande d’expulsion, envoyée  en juillet dernier au gouvernement français par Jean-Louis Chalanset, avocat de Georges Abdallah, est restée à ce jour sans réponse.

 

Pour mémoire…

Georges Abdallah, arrêté à Lyon en 1984 et condamné à perpétuité en 1987 pour complicité dans l’exécution d’un diplomate israélien et d’un attaché militaire étatsunien, est libérable depuis 1999. Plus…

Au cours de ses 34 ans de détention, neuf demandes de libération ayant été déposées – toutes au final refusées – le tribunal d’application des peines a prononcé deux fois sa libération, en 2003 et en 2013. Lors de cette dernière, la libération était conditionnée à un décret d’expulsion que le ministre de l’Intérieur, à cette époque Manuel Valls, n’a pas voulu signer. Plus…

Les gouvernements successifs, depuis l’arrestation de Georges Abdallah, ont toujours aisément cédé aux injonctions états-uniennes de ne pas le libérer. Lire ici. L’État libanais, par l’intermédiaire de son Consulat en France, a toujours déclaré qu’il était prêt à l’accueillir. Aujourd’hui, il est prêt à le réclamer officiellement.

Nous ne pouvons que souhaiter, de toutes nos forces militantes, que leur compatriote Georges Ibrahim Abdallah, qui vient d’entrer dans une 35e année de détention en France, soit libéré le plus tôt possible.