Solidarité internationale avec Georges Abdallah

Tribune dans Al-Akhbar

Tribune d’une camarade libanaise solidaire parue dans le quotidien libanais Al-Akhbar du 10 mai 2020. Version originale ici.

Traduction ajustée :

Solidarité internationale avec Georges Abdallah  

La crise mondiale de Coronavirus (Covid-19) met à nouveau en évidence le cas de l’arrestation du combattant communiste Georges Abdallah. Des voix fortes se sont intensifiées appelant l’État français à la libération immédiate du prisonnier politique Georges Abdallah, suite à l’annonce de la ministre française de la Justice, Nicole Belloubet, d’anticiper la libération de milliers de détenus français.

A la lumière de la pandémie, des institutions et des militants se sont mobilisés pour mettre en garde contre le danger de la détention de Georges Abdallah, un captif de 69 ans, sans aucune base légale. Plus de 42 institutions et sociétés et 229 personnalités en Belgique ont exigé la nécessité de la libération immédiate du combattant de la liberté Georges Abdallah, compte tenu de la crainte que l’épidémie se propage aux prisons françaises. Dans un communiqué publié en anglais, français et néerlandais, des militants belges ont lancé un appel urgent à sa libération, dans lequel ils dénoncent la continuité de sa détention 36 ans durant, signalant qu’il était libérable depuis 1999.  Suite à la décision du tribunal français en 2012, le ministre français de l’Intérieur de l’époque a refusé de signer la décision d’expulsion au Liban, un acte purement politique décidé en collaboration avec les États-Unis et « Israël ».

Les signataires du communiqué ont comparé les conditions de sa détention perpétuelle au modèle américain qui condamne les détenus à mort, et ne les libère que lorsqu’ils sont dans un état grave ou sur le point de mourir. 

Le « Collectif Palestine Vaincra » en France a accusé explicitement le gouvernement français, qui refuse de libérer Georges Abdallah, d’essayer de menacer sa vie en dépit de la pandémie. “S’il y a un état d’urgence à décréter, c’est bien celui de la libération de Georges Abdallah” a indiqué la Campagne unitaire française qui le soutient.

Des dizaines d’intellectuels, d’écrivains et de journalistes en France ont également signé une pétition similaire remise la semaine dernière, dont Michel Collon et Pierre Stambul , plusieurs juristes et syndicalistes, ainsi que 63 associations et organisations syndicales et politiques.
Plusieurs députés français ont en outre envoyé des lettres à la ministre française de la Justice, Nicole Belloubet, afin d’exiger la libération de Georges Abdallah.

Récemment, la ministre libanaise de la Justice, Marie Claude Najm, a appelé son homologue française Nicole Belloubet, et a proposé la possibilité que le prisonnier Abdallah exécute sa peine dans de meilleures conditions en dehors de la prison selon les lois françaises ! 

De nombreux militants de la campagne de solidarité avec Georges Abdallah considèrent cette position officielle libanaise en complet décalage avec la cause du combattant de la liberté, car elle constitue une trahison de la position populaire libanaise et arabe et de celle des vastes campagnes de solidarité internationale.
Cette position a été soulignée par Georges Abdallah lui-même dans un précédent message, lors d’une marche de solidarité organisée en France en octobre dernier, où il a déclaré : 

« Il ne suffit pas que l’État du Liban ‘’exige’’ ou plutôt ‘’demande’’ ma libération, il faut encore que le rapport de force réellement existant puisse faire comprendre aux représentants de l’impérialisme français que mon incarcération commence à peser plus lourd que les possibles menaces inhérentes à ma libération. C’est seulement dans ce cas que l’ordre de mon expulsion vers le Liban ne trouvera plus alors d’opposition »