Déclaration lue à l’issue de la manifestation parisienne, samedi 27 juin, contre le projet d’annexion par l’entité sioniste de nouveaux territoires palestiniens en Cisjordanie occupée :
Cher·e·s ami·e·s, Cher·e·s Camarades,
Dans des conditions particulièrement difficiles, les masses populaires palestiniennes et leurs avant-gardes révolutionnaires se battent sans relâche, depuis la fin des années soixante. L’émergence et l’affirmation de la révolution palestinienne contemporaine suite à la défaite de la bourgeoisie arabe et ses divers régimes en 1967, a certes suscité l’enthousiasme des masses populaires et des forces vives dans le monde arabe, surtout dans le Machrek… Cependant les réactionnaires de tous bords n’ont jamais voulu, et ne peuvent pas vouloir, cohabiter avec ce foyer révolutionnaire dans cette région et cautionner en quelque sorte une réelle Résistance à l’entité sioniste qui, soi dit en passant, n’est pas simplement un instrument parmi tant d’autres au service de l’impérialisme pour le pillage et la domination de la région. Il est en fait un prolongement organique de l’impérialisme occidental. C’est bien pourquoi la lutte du peuple palestinien assume dans la région une tâche bien plus compliquée que toute autre lutte de libération nationale contre le colonialisme traditionnel…
Depuis le tout début des années 1970, la liquidation de la révolution palestinienne est à l’ordre du jour des forces impérialistes et de leurs affidés réactionnaires régionaux. Les guerres et les massacres se sont succédé depuis et les masses populaires y ont fait face avec les moyens et les capacités disponibles…bien que la révolution ait été tiraillée (elle l’est toujours aujourd’hui) entre deux pôles : l’un cherchant à tout prix les négociations et les concessions sans fin et l’autre s’attachant à la résistance par tous les moyens et particulièrement la lutte armée. D’innombrables batailles ont été livrées, certaines ont été perdues, d’autres ont été gagnées, mais dans l’ensemble et en dépit de toutes les pertes et en dépit de toutes les erreurs, les masses populaires ont pu consolider certaines réalisations dont personne ne peut aujourd’hui en contester la portée stratégique.
Le peuple palestinien est toujours là et la cause palestinienne est plus que jamais vivante : un cheminement historique dont les contours sont tracés par le sang des Révolutionnaires palestinien·e·s, la dynamique pérennisée par l’engagement prématuré de ces Fleurs et autres Lionceaux de la Palestine, et la lumière, toujours plus éclairante, des flambeaux de la liberté, ces indomptables Héros résistants captifs dans les geôles sionistes…
Tous affirment ces jours-ci leur rejet des tristement célèbres accords d’Oslo. Peut-être serait-il utile de signaler que les initiatives en vue de n’importe quelles négociations et au prix des concessions bien loin d’être négligeables, se sont multipliées à partir du “programme intermédiaire” dit “programme de dix points” aux alentours de 1974, lors de l’apogée de la lutte palestinienne, et puis l’acceptation des résolutions 242 et 338 lors de la cession du Conseil national de 1988 et finalement Oslo qui n’a servi ni à arrêter la colonisation et la confiscation de la terre palestinienne ni à empêcher la judaïsation toujours plus accélérée d’Al-Quds…
Pendant plus de 27 ans “ils” ont continué à nourrir les illusions quant à l’établissement d’un “Etat réellement souverain” sur moins de 22% de la Palestine au milieu d’un projet de colonisation active, une colonisation de peuplement : les illusions de deux “Etats” l’un à côté de l’autre comme de vieux voisins qui se sont brouillés à propos d’un lopin de terre, les illusions quant à la capacité de l’entité sioniste à exister simplement en temps de paix et à établir d’autres rapports avec la région (et pas seulement avec le peuple palestinien) qui ne traduiraient pas les intérêts de ce “prolongement organique de l’impérialisme”.
Depuis 1993 les masses populaires palestiniennes ont été contraintes de supporter d’horribles massacres et un siège génocidaire et la détention des enfants et des familles entières pour ne pas parler de la démolition des maisons et d’autres biens, parce qu’une strate de compradores a pu entrevoir ses intérêts fleurir au bout du tunnel fantasmé !!!
Certainement ce n’est pas une si mince affaire de sortir des marécages d’Oslo d’autant plus que les instruments de répression sont essentiellement liés aux mécanismes de la contre-révolution au service de l’occupant sioniste…
Le peuple palestinien et ses avant-gardes combattantes ont accumulé tout au long de leur parcours de lutte existentielle le nécessaire pour relever le défi et continuer la lutte jusqu’à la victoire. Les forces de la Résistance dans la région sont d’une telle force que l’on peut dire avec confiance et sans fanfaronnade : la victoire est plus que jamais à l’ordre du jour. Tout naturellement, les masses populaires ainsi que leurs avant-gardes combattantes en captivité peuvent compter sur votre solidarité active.
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur de la Palestine et sa glorieuse Résistance !
La solidarité, toute la solidarité avec les résistants dans les geôles sionistes, et dans les cellules d’isolement au Maroc, en Turquie, en Grèce et aux Philippines et ailleurs de par le monde !
La solidarité toute la solidarité avec les jeunes prolétaires des quartiers populaires !
La solidarité toute la solidarité avec le peuple yéménite !
Honneur aux martyrs et aux masses populaires en lutte !
A bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !
Le capitalisme n’est plus que barbarie, honneur à tous ceux et celles qui s’y opposent dans la diversité de leurs expressions !
Ensemble Camarades et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons !
A vous tous, Camarades et ami·e·s, mes plus chaleureuses salutations révolutionnaires.
Votre camarade Georges Abdallah
Lannemezan le 27 juin 2020