Déclaration de Georges Abdallah à l’occasion du 17 avril, journée internationale des prisonniers palestiniens

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Cher«e»s Camarades, Cher«e»s Ami«e»s,                                                     

Il y a à peine deux semaines, de nombreuses activités ont été organisées en Palestine et dans différents pays limitrophes et ailleurs, pour célébrer la « Journée de la Terre ». Dans le même temps d’autres activités ont été développées pour animer la « Journée Internationale du Prisonnier Révolutionnaire ». Aujourd’hui, nous voici rassemblé«e»s de nouveau ici, comme d’autres le font ailleurs, afin de célébrer la « Journée du Prisonnier Palestinien » et exprimer par-là même notre indéfectible solidarité avec les Résistantes et les Résistants embastillé«e»s dans les geôles sionistes et soutenir plus particulièrement les diverses initiatives de lutte en cours ces jours-ci, en vue d’arracher aux griffes des criminels geôliers le Camarade  Walid Dakka  dont l’état de santé est désormais alarmant.

Camarades et Ami«e»s, comme vous savez, il était prévu qu’au début du mois de Ramadan, « la Direction Unifiée du Mouvement des Prisonniers dans les geôles sionistes » appelle à une grève de la faim illimitée, en réponse aux mesures fascistes décrétées par le ministre israélien de la sécurité, le suprémaciste Itamar Ben Gvir, à l’encontre de nos camarades incarcérés… Tout était bien préparé pour que cette bataille soit la bataille de tous les prisonnières et les prisonniers dans les geôles sionistes et qu’elle s’étende et s’unisse aux divers champs d’affrontement à Naplouse, à Janine, à Jéricho, à Ashkelon, à Al-Quds, à Gaza et à Oum Al-Faham. La mobilisation et l’enthousiasme des masses populaires en échos à cette perspective étaient tels qu’au dernier moment, à un jour du début de Ramadan le Gouvernement sioniste a dû retirer ces mesures fascistes, et par conséquent « la Direction Unifiée du Mouvement des Prisonniers » a suspendu l’appel à la grève. Camarades et Ami«e»s, ce n’est que partie remise ; nous savons tous que ce n’est qu’en fonction d’un certain rapport de force que le gouvernement israélien a dû accepter les revendications des camarades et retirer ses mesures fascistes. Certainement, il ne tardera pas à revenir à la charge. Ces milliers de prisonnières et de prisonniers embastillés depuis tant d’années, _ pour certains depuis plusieurs décennies, _ incarnent aujourd’hui plus que jamais la Résistance du peuple Palestinien dans la pluralité de ses expressions. Et ce gouvernement sioniste plus que tout autre auparavant, ne peut qu’intensifier la répression et tenter d’élargir toujours plus le champ de destruction de tout ce qui est Palestinien et plus particulièrement tout ce qui agrège la volonté collective de Résistance globale. De toute façon dans sa fuite en avant il ne peut pas avoir d’autres choix… Certes, il va droit au mur et beaucoup de ses plus zélés protecteurs et complices le savent aussi ; mais eux à leur tour, ils n’ont pas d’autres choix et ils vont droit au mur.

Vous savez Camarades, De nos jours, nous vivons tous sous l’hégémonie du capital mondialisé. Aucun pays ne peut échapper complètement au mécanisme destructeur de cette hégémonie. C’est ce « capitalisme mondialisé » à savoir le capitalisme réellement existant, qui est en crise.  Et c’est bien contre ce capitalisme que les communistes et tous les protagonistes révolutionnaires devront vaincre pour vaincre la barbarie…Pour la survie de l’humanité, pour la survie de notre planète il faut savoir se débarrasser du capitalisme et de sa barbarie et au plus vite.

Camarades et Ami«e»s, la crise pluridimensionnelle qui ébranle les piliers du système et aiguise de plus en plus les contradictions inter-impérialistes, elle accélère partout ces jours-ci, les divers processus de fascisation… c’est bien pourquoi l’entité sioniste, ce prolongement organique de l’impérialisme occidentale, est l’un des endroits où cette fascisation s’affiche sans ambages ces jours-ci. Tout naturellement, comme partout, les protagonistes de la lutte révolutionnaire, surtout celles et ceux qui incarnent par leur simple existence, la volonté collective de Résistance, font l’objet de préférence des politiques d’anéantissement que les fascistes de tous bords s’empressent à mettre en œuvre.

Depuis plus d’un siècle, Le peuple palestinien se bat contre le projet impérialo-sioniste de peuplement en Palestine. C’est dans le cadre global de cette Résistance historique que l’on peut mieux saisir l’articulation dynamique des divers facteurs structurant « la volonté collective de Résistance » et la place particulière qu’occupe « LE PRISONNIER » dans la mémoire collective palestinienne.

Peut-être serait-il utile de rappeler brièvement que la création des « Arab Investigation Centres » (« Centres d’enquêtes arabes ») remonte à 1920 où les autorités britanniques interrogeaient les prisonniers arabes de la Palestine mandataire en recourant à des méthodes de torture telles que le waterboarding. La création de ces centres s’inscrit dans le contexte de la grande violence de la répression britannique lors des révoltes en Palestine de 1920 à 1939. C’est de cette époque la mise en œuvre de la politique de répression généralisée décrétant notamment la « détention administrative » le couvre-feu, la punition collective, la destruction des maisons. Dans le contexte de cette criminelle politique de répression à tout va, ils ont créé ces « Arab Investigation Centres » (Centres d’enquêtes arabes) où les autorités britanniques se livraient aux pires excès en recourant à des méthodes de torture telles que le waterboarding susmentionné. Pour briser la volonté des Résistants prisonniers …

Tout au long de cette épopée historique et jusqu’à nos jours le « Résistant prisonnier » à côté du « Martyr » est la figure partagée par la majorité des familles palestiniennes. … Hier ils étaient plus de 12500 prisonniers, suite à la « Grande Révolte Palestinienne » et aujourd’hui ils sont encore plus de 5000 autres Résistants captifs… Dans cet esprit, Camarades, En 1974, « La Conférence Nationale Palestinienne », a décrété le 17 avril « Journée du Prisonnier Palestinien ». Cela n’était pas seulement destiné à dénoncer à cette occasion, la barbarie de l’occupant sioniste, ni seulement en vue d’honorer les Résistant«e»s captifs en rappelant aux masses populaires leurs sacrifices et leur inébranlable volonté de tenir debout face à la  soldatesque sioniste. La célébration de cette « Journée du Prisonnier Palestinien » est destinée avant toute autre chose, à affirmer haut et fort la ferme détermination d’arracher nos camarades aux griffes de leurs criminels geôliers. En effet, à plusieurs reprises, les avant-gardes de la lutte révolutionnaire palestinienne ont assumé cette tâche avec beaucoup de courage et d’abnégation obligeant l’ennemi à libérer des milliers des camarades captifs sans aucune contrepartie de leur part.

Certainement, aujourd’hui comme hier, la libération des prisonniers révolutionnaires est un devoir prioritaire ; elle a toujours été un moment de grande effervescence populaire et a participé de la façon la plus significative au rayonnement de la révolution palestinienne et à l’enrichissement de la lutte, aussi bien au niveau régional qu’au niveau international.

Soyons, Camarades, à la hauteur de ce devoir ! Et au besoin, rappelons à voix haute, toutes et tous que c’est le devoir le plus sacré et que tout révolutionnaire doit être toujours prêt à s’en acquitter !

Soyons dignes de l’épopée des flambeaux de la liberté, ces indomptables Héros résistants captifs dans les geôles sionistes !  Libérons-les !

Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur de la Palestine et sa prometteuse Intifada !

La solidarité, toute la solidarité avec les résistants dans les geôles sionistes, et dans les cellules d’isolement au Maroc, en Turquie et aux Philippines et ailleurs de par le monde !

Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur de notre Camarade Walid Dakka !

La solidarité, toute la solidarité avec les camarades révolutionnaires résistants dans les geôles en Grèce !

La solidarité toute la solidarité avec les prolétaires en grève dans ce pays !

Honneur aux Martyrs et au masses populaires en lutte !

Le capitalisme n’est plus que barbarie, honneur à tous ceux et celles qui s’y opposent dans la diversité de leurs expressions !

Ensemble Camarades, et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons !

À vous tous Camarades et Ami«e»s mes plus chaleureuses salutations révolutionnaires.

Votre camarade Georges Abdallah

le 17 avril 2023