Cher »e »s camarades, cher »e »s amies,
À quelques mètres de ces murs, de ces barbelés et autres miradors, l’écho de vos slogans résonne dans nos têtes et nous transporte loin de ces sinistres lieux. Certainement votre mobilisation aujourd’hui ne laisse personne indifférent ici ; si près de nos cellules, elle nous apporte beaucoup de chaleur et suscite autant d’émotion et d’enthousiasme. Quant aux gardiens, ils s’y attendaient ; en quelque sorte, depuis le temps qu’il y a des prisonniers politiques ici, ils s’y sont habitués…
À l’aube de cette 32ème année de captivité Camarades, force est de constater que la politique d’anéantissement dont font l’objet les protagonistes révolutionnaires incarcérés, est vouée immanquablement à l’échec, dans la mesure où l’on assume la solidarité sur le terrain de la lutte anticapitaliste/ anti-impérialiste. On n’y insiste jamais assez camarades, ce n’est qu’en assumant la solidarité sur le terrain de la lutte de classe en cours et dans toutes ses dimensions que l’on apporte le soutien le plus efficace à nos camarades prisonniers.
Dans la guerre déchainée contre les masses populaires ici, dans les centres du système ainsi que dans ses périphéries, les réactionnaires de tous bords cherchent par tous les moyens à en finir avec les prisonniers révolutionnaires en tant que référence vivante de la Résistance et de la lutte. Ils leur faut absolument les transformer en épouvantail servant à terroriser les jeunes rebelles récalcitrants. À défaut de pouvoir les briser afin qu’ils abjurent et renient leurs convictions, il faut les enterrer vivants, et ainsi s’en servir pour peser sur le moral de ceux et celles qui luttent.
Camarades, les diverses initiatives solidaires que vous avez su développer ce dernier temps, non seulement ont participé efficacement à démasquer l’absurdité de l’acharnement judiciaire et de la vengeance d’État, mais surtout elles ont apporté un cinglant démenti à tous ceux et celles qui misaient sur l’essoufflement de votre élan solidaire. Vous êtes toujours là Camarades, sur le terrain de la lutte et vos multiples initiatives réconfortent et fortifient plus que jamais ma résolution et ma détermination. À mes côtés ici des valeureux camarades Basques résistent aussi depuis tant d’années. La suspension des peines pour raison médicale est systématiquement refusée du moment où l’on est un militant Basque. Le cas du camarade Ibon Fernandez est symptomatique à cet égard.
Comme vous voyez Camarades, du début de ce mois les masses populaires palestiniennes et tout particulièrement les jeunes ont réussi à mettre en évidence la place de la Palestine sur le devant de la scène dans la lutte contre la barbarie de l’occupant sioniste. Une troisième grande Intifada est déjà en cours. Nul besoin d’experts pour expliquer les raisons de cette Intifada et de ses diverses modalités de lutte. Le niveau d’oppression et d’humiliation que les sionistes infligent au quotidien à tout un peuple ne peut que susciter cette explosion et nourrir son affirmation et sa propagation et à plus forte raison sa victoire…
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur de la Palestine et sa prometteuse Intifada.
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur de la jeunesse libanaise en lutte !
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveurs des masses populaires kurdes et ses valeureux combattants.
À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !
Honneur aux martyrs et aux peuples en lutte !
La solidarité, toute la solidarité avec les résistants dans les geôles sionistes, et dans les cellules d’isolement au Maroc, en Turquie et ailleurs de par le monde !
Ensemble Camarades, et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons !
À vous tous Camarades et ami«e»s mes plus chaleureuses salutations.
Votre camarade Georges Abdallah.