Cher«e»s camarades, Cher«e»s ami«e»s,
À l’aube de cette 33ème année de captivité, votre mobilisation dans la diversité de votre engagement, m’apporte beaucoup de force et me fait chaud au cœur.
En dépit de ces abominables murs, ces barbelés et autres miradors, l’écho de votre rassemblement aujourd’hui suscite ici une ambiance toute particulière d’éveil, d’enthousiasme et d’humanité. Et de toute façon elle est bien différente de la platitude mortifère de la quotidienneté carcérale… Certainement vous n’êtes pas sans savoir Camarades, que c’est aussi grâce à ces diverses initiatives solidaires que l’on peut tenir debout dans ces sinistres lieux. Des années, de très longues années de captivité, me confortent dans la conviction que face à la politique d’anéantissement dont font l’objet les protagonistes révolutionnaires incarcérés, c’est toujours dans la mobilisation solidaire assumée sur le terrain de la lutte anticapitaliste / anti-impérialiste, que l’on peut apporter le soutien le plus significatif à nos camarades embastillés et fortifier leur résistance.
Nous savons tous camarades que de nos jours, démasquer « l’acharnement judiciaire » et tout ce qui ressemble plutôt à « une vengeance d’État », ne sera d’une quelconque efficacité quant à la libération de nos camarades, que dans la mesure où l’on arrive à inscrire cette démarche dans le processus global de la lutte, en vue d’un changement de rapport de forces entre révolution et contre révolution préventive. Encore faut-il préciser brièvement Camarades, que les dits « acharnement judiciaire » et « vengeance d’État » ne sont jamais fortuits ou gratuits ; ils s’inscrivent d’emblée et d’une manière systématique dans la dynamique globale de la contre-révolution préventive… Des geôles sionistes à celles du Maroc, des cellules d’isolement en Turquie à celles encore plus sombres en Grèce, aux Philippines et ailleurs en Europe et de par le monde, c’est toujours le même constat : l’acharnement judiciaire n’est qu’un élément d’une large panoplie mise à disposition de la contre-révolution préventive. Bien entendu cette panoplie des mesures et des lois ne cesse de s’étoffer toujours plus Camarades, en ces temps de crise générale qui ébranle les piliers du système au niveau mondial.
À mes côtés ici, des valeureux camarades basques font toujours l’objet d’un acharnement que rien ne justifie plus. Qu’ils soient malades ou pas, le refus est toujours la seule réponse à toutes leurs demandes d’ «aménagement des peines ». Et pourtant on aurait pu s’attendre à autre chose, suite à l’initiative toujours en cours de leur principale organisation de lutte.
En fait Camarades, dans la guerre déchaînée contre les masses populaires et les protagonistes révolutionnaires agissant contre le système au sein des mouvements des luttes en cours, les impérialistes et autres réactionnaires de tous bords, cherchent par tous les moyens à transformer les prisonniers révolutionnaires d’une référence de lutte en un exemple servant à terroriser les rebelles récalcitrants. C’est pourquoi il leur faut absolument, à défaut de pouvoir les briser afin qu’ils abjurent et renient leurs convictions, les enterrer vivants et ainsi s’en servir le plus longtemps possible pour peser sur le moral de ceux et celles qui luttent.
Gare à celui ou celle qui se permet la moindre incartade, le cas échéant retour à la case départ… Jean-Marc Rouillan en sait quelque chose… Il paraît qu’il a blasphémé et les magistrats sont là pour sévir…
Cher«e»s camarades, cher«e»s ami«e»s, il y a tout juste un an, la troisième Intifada palestinienne a commencé, le jour où le jeune Mohannad al Halabi est tombé martyr à Al Qods face à la soldatesque sioniste… et depuis des jeunes et des moins jeunes l’ont suivi et continuent jusqu’aujourd’hui : ainsi Mousbah abou Sbaih, l’un des derniers martyrs tombés aussi à Al Qods, comme une réponse à tous ceux et celles qui ne cessent d’annoncer la fin de cette Intifada… Bien entendu il y a toujours des critiques légitimes et il y en aura toujours ; seulement, face à l’occupation et à la barbarie de l’occupant, la première réponse légitime que l’on doit afficher avant tout autre chose est la solidarité, toute la solidarité avec ceux et celles qui, par leur sang et souvent à mains nues, font face à la soldatesque de l’occupation.
Les conditions de détention dans les geôles sionistes ne cessent de s’empirer de jour en jour. Et comme vous le savez Camarades, pour y faire face, la solidarité internationale s’avère une arme indispensable…
Bien entendu les masses populaires palestiniennes et leurs avant-gardes révolutionnaires peuvent toujours compter sur votre mobilisation. C’est une belle occasion pour dire au criminel Netanyahou et à ses consorts que le peuple palestinien n’est pas seul.
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur des masses populaires en lutte !
Que mille initiatives solidaires fleurissent en faveur des révolutionnaires qui résistent dans les geôles sionistes et dans les cellules d’isolement au Maroc, en Turquie, en Grèce, aux Philippines et ailleurs de par le monde !
À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !
Honneur aux Martyrs et aux masses populaires en lutte !
La solidarité, toute la solidarité avec la lutte du peuple palestinien et ses Résistants incarcérés !
La solidarité toute la solidarité avec les camarades grévistes de la faim dans les geôles marocaines !
Honneurs aux valeureux combattants du PKK !
Le capitalisme n’est plus que barbarie.
Ensemble camarades et ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons !
À vous tous Camarades, mes plus chaleureuses salutations Révolutionnaires.
Votre camarade Georges Abdallah