Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah – 22 octobre 2011

image_lib_ration_georges_ibrahim_abdallah.jpgCher«e»s Camarades, cher«e»s ami«e»s,

 À l’aube de cette 28e année de captivité votre mobilisation solidaire me va droit au cœur ; elle m’apporte beaucoup de force et d’enthousiasme.

Ce ne sont pas que des mots ! Vous savez Camarades, quand on est dans ces sinistres lieux depuis tant d’années, c’est toujours avec une intense émotion que l’on perçoit les initiatives des ami«e»s et des camarades rassemblés tout près ou à quelques kilomètres seulement de nos lieux de détention… Et c’est toujours avec une vive émotion aussi que l’on peut leur signaler, et souvent maladroitement d’ailleurs, la chaleur et la force qu’ils nous apportent ici par leur simple présence solidaire…

Vous voyez Camarades, votre rassemblement aujourd’hui ne peut certainement pas mieux tomber… En effet, cette semaine a été vraiment très riche en événements ayant rapport à la captivité, la solidarité et la lutte derrière les abominables murs, tout particulièrement en Palestine. Cette Palestine, quoi que l’on dise, demeure un des principaux leviers de la révolution arabe ; un trait d’union entre le mouvement des masses dans les diverses entités arabes. Tout ce que s’y passe trouve un grand écho immédiat dans tout le monde arabe ; et à ce niveau, les impérialistes de tous bords ne s’y trompent pas. C’est pourquoi d’ailleurs les États-Unis ont vite exprimé leur désapprobation de l’accord concernant la libération des combattants Palestiniens ces derniers jours. 

Des milliers, des dizaines de milliers attendaient à Gaza et en Cisjordanie ce mardi 18 octobre ; tout un peuple attendait : des vieux, des jeunes, des enfants, tous attendaient de très bonne heure…Ils attendaient le père, la mère, le frère, la sœur, le fils, la femme, le mari ou tout bonnement le camarade ou le voisin… En fait ils les attendaient depuis toujours depuis une éternité… Pour certains d’entre eux depuis avril 1978, jour de leur enlèvement et de leur disparition derrière les abominables murs…

Finalement Camarades, la Résistance Palestinienne vient de les arracher aux griffes sionistes… Un peu plus de mille combattantes et combattants viennent d’être libérés…

C’est un grand jour dans l’histoire de la lutte palestinienne…

La Résistance a pu imposer la libération des camarades originaires du territoire occupé en 1948 et du plateau de Golan ainsi que d’Al Qods. C’est une première dans le parcours de la lutte antisioniste et c’est vraiment très important… L’unité de tout le peuple palestinien se trouve ainsi affirmée avec force et c’est d’une importance capitale dans la période actuelle.

Certes, la Résistance a dû accepter que certains des camarades originaires de Cisjordanie soient obligés de rester à Gaza loin de leur famille. Pire encore, elle a dû accepter aussi que 40 de ses plus valeureux combattants soient expulsés pour un temps en dehors de la Palestine vers des pays frères ou amis et bien entendu c’est contraire aux lois internationales. Cependant, ce qui est le plus douloureux Camarades, c’est que la Résistance n’a pas pu obtenir la libération de tous les camarades, surtout pas ceux dont les conditions de détention sont les pires, à savoir ceux qui se trouvent à l’isolement depuis, pour certains d’entre eux, une bonne dizaine d’années…

Camarades, il en est toujours ainsi des tourments du peuple palestinien : les moments d’allégresse et de grande joie ne sont que l’autre face de profondes blessures et d’énormes douleurs que les criminels sionistes font tout pour  démultiplier et pérenniser.

Quoi de plus douloureux camarades, qu’au moment de la libération après 33 longues années de captivité le militant s’en allant vers la liberté se voit obligé de laisser dans les sinistres lieux des camarades en pleine grève de la faim !

Certainement, il va falloir compter, entre autres, sur la mobilisation solidaire pour faire cesser les mauvais traitements dont nos camarades font l’objet dans les geôles sionistes et en premier lieu en finir avec le régime d’isolement qui leur est appliqué… En attendant que la Résistance fasse le nécessaire et les arrachent aux griffes des leurs geôliers, il faut tout faire Camarades, pour être à leurs côtés dans cette grève de la faim qu’ils observent depuis le 27 septembre…

Camarades, comme vous savez, la solidarité et particulièrement la solidarité internationale, est une arme indispensable pour ceux et celles qui résistent dans les geôles sionistes de triste mémoire.

Je sais très bien, camarades, et notre peuple le sait aussi. Quand il s’agit de solidarité prolétarienne internationale les communistes répondent toujours : présents. Leur place est aux premiers rangs de ceux et celles qui se mobilisent contre l’injustice et pour l’avènement d’un monde meilleur.

 

À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et autres réactionnaires arabes !

Toute la solidarité avec les camarades qui résistent dans les geôles sionistes !

Honneur aux martyrs et aux peuples en lutte !

La solidarité est une arme, faisons-en bon usage !

Ensemble, Camarades, nous vaincrons et certainement ce n’est qu’ensemble que nous vaincrons.

À vous tous, mes plus chaleureuses salutations révolutionnaires camarades et à travers vous à tous les camarades qu’on vient de libérer et à ceux et celles qui résistent dans les geôles sionistes.

 

Votre camarade Georges Abdallah.

22/10/2011