Déclaration de Georges Ibrahim Abdallah – 12 mars 2010

Déclaration faite à l'occasion du concert de soutien à Georges Ibrahim Abdallah organisé par le collectif Coup Pour Coup 31 à Toulouse.

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Cher«e»s camarades, Cher«e»s ami«e»s,

Après tant d’années de captivité, certainement, je ne peux qu’être ému à l’idée de vous adresser quelques mots vous exprimant la chaleur et la force que votre mobilisation solidaire m’apporte aujourd’hui ici, derrière ces abominables murs.

Un peu plus d’un quart de siècle camarades, dans ces sinistres lieux, c’est vraiment assez long ; le moins qu’on puisse dire. Tout au long de ces années, votre solidarité ne m’a jamais fait défaut et elle m’a été d’une importance capitale. Et aujourd’hui, elle l’est encore plus. Face au climat délétère d’oppression et de manipulation, la solidarité s’avère pour ce qu’elle est : une arme indispensable pour tous ceux et celles qui résistent et refusent de se renier. C’est justement pour cela camarades, votre mobilisation solidaire ne prend son plein sens que dans la mesure où elle s’inscrit dans la mobilisation globale des masses populaires en lutte contre la répression généralisée et les diverses manifestations de la barbarie du capital.

Camarades, vous savoir rassemblés aujourd’hui tout près d’ici, me remplit de force et d’enthousiasme.

À vous tous, mes plus chaleureuses salutations révolutionnaires …

Tout naturellement camarades, vous n’êtes pas sans savoir, que pour tenir debout, il faut beaucoup de force et surtout il faut la ferme conviction que l’avenir nous appartient et que la victoire est à notre portée. Et elle l’est réellement camarades …

Par ce temps de crise, ce temps de grandes luttes, tout est fonction de l’activité révolutionnaire et de la ferme résolution des protagonistes de la lutte en cours. La crise du système ne cesse de s’approfondir de plus en plus … les conditions objectives des masses populaires, ici dans les centres ou ailleurs dans les périphéries, ne cessent de s’empirer… la précarisation, le chômage et la guerre s’offrent au quotidien comme banales réalités que les tenants du système mondialisé à son stade avancé, ne cherchent même plus à cacher ou camoufler.

La bourgeoisie impérialiste ne cesse de renforcer toujours plus son arsenal répressif, fomentant des débats douteux pour stigmatiser de nouvelles catégories de strates populaires, décrétant de nouvelles lois et de nouvelles résolutions toujours plus absurdes les unes que les autres, encerclant et affamant sans vergogne des populations entières jugées en quelque sorte excédentaires, déclarant guerre et embargo contre tel pays ou tel autre qui s’oppose quelque peu aux desideratas des multinationales …

Pour contrer la mobilisation des masses populaires et terroriser les protagonistes de la lutte contre la barbarie du capital, la bourgeoisie aujourd’hui fait feu de tout bois dans la répression et la manipulation. Pour justifier si nécessaire, telle agression ou telle intervention, ici ou ailleurs dans les périphéries lointaines, elle s’embarrasse très peu de la pertinence des arguments avancés. Et de toute façon démagogie et mystification ont toujours fait partie de son arsenal de guerre … Surveiller, réprimer, enfermer et au besoin, entre autres, transformer les prisonniers révolutionnaires «récalcitrants», en véritables otages enterrés vivants. Pour les plus «téméraires» selon elle, à savoir ceux et celles qui refusent de céder au chantage, des nouvelles lois peuvent être pondues à tout moment. Le chantage de la bourgeoisie impérialiste n’a pas de limite que celle exprimant la ferme résolution des protagonistes révolutionnaires que ce soit derrière les murs ou ailleurs et l’inébranlable solidarité que vous développez à travers vos diverses initiatives …

La barbarie du capital, ses guerres dévastatrices dans les périphéries du système et la misère qu’elle génère désormais partout, ne peuvent que susciter la mobilisation et la combativité des masses populaires et attiser toujours plus, révoltes et protestations à l’échelle planétaire.

Ce qui se passe aujourd’hui en Palestine, camarades, ne peut pas nous laisser indifférents … Depuis plus d’une soixantaine d’années, et avec quel héroïsme et quelle obstination, les masses populaires palestiniennes et leurs avant-gardes combattantes font face à l’une des dernières entités de colonisation de peuplement. Faisons confiance aux masses populaires et à leurs diverses expressions de lutte qui, comme nous le voyons aujourd’hui, s’affirment de plus en plus avec l’aggravation de la crise, un peu partout dans le monde du Moyen-Orient à l’Afrique et au Sud-est asiatique, de l’Europe aux Antilles et à l’Amérique du Sud !

C’est aussi pour tout cela camarades, que face aux diverses agressions impérialistes, les diverses initiatives solidaires se conjuguent et s’inscrivent d’emblée dans un mouvement global aussi bien régional que mondial.

Certainement camarades, c’est toujours en assumant la solidarité avec les luttes des masses populaires que l’on apporte la solidarité la plus significative aux prisonnier«e»s révolutionnaires.

À bas l’impérialisme et ses chiens de garde sionistes et leurs complices réactionnaires arabes !

Honneur aux martyrs et aux peuples en lutte!

Ensemble camarades, nous vaincrons.

À vous tous camarades, mes plus chaleureuses salutations révolutionnaires.

Georges Abdallah