Article de Sakina Arnaud, une camarade du Collectif Libérons Georges 33, contribution à La lettre de PALISRA de mai 2017 (Ligue des Droits de l’Homme).
Extrait :
Georges Abdallah, symbole vivant d’une législation dont nous dénonçons l’évolution.
Genèse d’un durcissement :
La situation de Georges Abdallah a été récemment utilisée par le gouvernement français pour prouver qu’il n’était pas besoin de modifier la loi puisqu’avant son adoption, la perpétuité réelle pouvait exister. Ainsi, dans le cadre d’une séance tenue le 30 mars 2016 au Sénat, le Garde des Sceaux, monsieur Jean-Jacques Urvoas, répondant aux sénateurs souhaitant qu’un amendement introduise une «perpétuité réelle sans aménagement de peine» a pris pour exemple l’incarcération sans fin de Georges Ibrahim Abdallah (extrait):
”[…]Parce que la perpétuité existe déjà aujourd’hui dans les établissements carcéraux, monsieur le sénateur. Ainsi, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour terrorisme au mois de février 1987. Depuis cette date, il a demandé sa libération conditionnelle à neuf reprises. Or, chaquefois– et à bon droit, de mon point de vue–, elle lui a été interdite. Depuis février 1987, il est en prison, ce qui prouve bien que la perpétuité réelle existe déjà. »