« La Nakba est toujours là, elle est partout, elle est dans tout. »

75 ans après...

« Elle est toujours là, une blessure béante…une blessure toujours saignante… tout un peuple y est lié. Elle est partout, elle est dans tout. Elle est les camps des réfugiés et les ruelles de la misère et les massacres et la terreur et l’humiliation à tout moment. Elle est les vieux et les moins vieux attendant toute une vie l’heure du retour, gardant en main avec tendresse des vieilles clés qu’on se passe de père en fils jusqu’à nos jours… Elle est le crime qu’on reproduit devant les yeux de tout le monde. Les impérialistes de tout bord y ont participé et continuent à cautionner, d’une manière ou d’une autre, la spoliation et la destruction de tout un peuple… Comme vous le voyez chers camarades, la Naqba, loin d’être un moment douloureux d’un passé lointain qu’on cherche à commémorer par respect aux ancêtres, est le vécu quotidien de tout un peuple. De ses entrailles surgissent toujours de longs cortèges de fidayîn et les enfants de l’Intifada. Elle est la Palestine de tous les jours. »

Georges Abdallah

La Résistance sous toutes ses formes paye toujours disait notre Camarade Georges Abdallah en juin 2021. La Palestine vivra et très certainement elle vaincra !

La Nakba a été commémorée de nombreuses fois en France et ailleurs dans le monde. Entre autres initiatives, une marche a été organisée par les camarades d’EuroPalestine à Paris, le 13 mai dernier. Le Campagne unitaire Ile de France pour la Libération de Georges Abdallah était présent. Parmi les prises de paroles, celle de la Campagne unitaire :

Chers amis, chers camarades,
Le 18 mai 2013, un mois et demi après que la cour de cassation a cassé et annulé l’arrêt de la chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris du 10 janvier 2013 autorisant la libération de notre camarade et déclaré « irrecevable la demande de libération conditionnelle présentée par M. Georges Ibrahim Abdallah », notre camarade rédigeait une déclaration qu’il nous faut encore aujourd’hui avoir en tête. Ainsi indiquait-il dans ce texte que « comme toujours, ces criminelles autorités réactionnaires estiment, qu’avec le temps, tout finit par s’essouffler, s’épuiser et peut-être disparaître. Et pourtant elles ont tort et toujours elles ont eu tort à ce niveau (…) La résistance est toujours intacte nourrie d’inépuisable élan populaire solidaire ».
Et effectivement elles ont bien tort ces criminelles autorités réactionnaires impérialistes et sionistes et notre camarade en fait chaque jour la démonstration depuis ces 39 années de détention, lui qui, derrière les murs, bien loin de s’essouffler, de s’épuiser, de se renier poursuit inlassablement le combat et s’inscrit pleinement dans la dynamique des luttes en cours au côté de la résistance des masses populaires combattantes et en particulier du peuple palestinien.
Ces résistants – notre camarade tout comme les Palestiniens dans leur lutte de libération nationale – parce qu’ils ont été ou sont les fers de lance du combat paient au quotidien le prix fort de leur engagement. Cela a été le cas ce 15 mai 1948, en ce jour de la Naqba dont Georges Abdallah dit toujours dans cette même déclaration « qu’elle est toujours là, une blessure béante…une blessure toujours saignante… tout un peuple y est lié. Elle est partout, elle est dans tout. Elle est les camps des réfugiés et les ruelles de la misère et les massacres et la terreur et l’humiliation à tout moment. Elle est les vieux et les moins vieux attendant toute une vie l’heure du retour, gardant en main avec tendresse des vieilles clés qu’on se passe de père en fils jusqu’à nos jours… Elle est le crime qu’on reproduit devant les yeux de tout le monde. Les impérialistes de tout bord y ont participé et continuent à cautionner, d’une manière ou d’une autre, la spoliation et la destruction de tout un peuple… Comme vous le voyez chers camarades, la Naqba, loin d’être un moment douloureux d’un passé lointain qu’on cherche à commémorer par respect aux ancêtres, est le vécu quotidien de tout un peuple. De ses entrailles surgissent toujours de longs cortèges de fidayîn et les enfants de l’Intifada. Elle est la Palestine de tous les jours ».
Cette « Palestine de tous les jours » est bien celle qui affronte à chaque heure l’entité sioniste et son sinistre plan d’écrasement du peuple palestinien et de liquidation de sa cause juste et légitime de libération nationale, par cette entreprise – non pas seulement d’apartheid – mais bien de colonisation de peuplement qui vise à vider la terre de Palestine de son peuple. La Naqba a été un des terribles actes de cette mise à mort consubstantielle au système colonial mais elle reste aussi le marqueur, depuis ces 75 ans révolus, de l’extraordinaire ténacité du peuple palestinien et de sa résistance de longue haleine à contrer et combattre l’occupant sioniste partout où il se trouve, jusqu’au coeur même d’Al Qods.
La Palestine est toujours là, aussi vivante que résistante. La détermination des masses populaires palestiniennes est plus que jamais inébranlable, en dépit de la terreur, de l’oppression et des atrocités de tout genre. Elle oppose un démenti cinglant et historique, à travers ses indomptables lionceaux et son avant-garde combattante, jour après jour, mois après mois, années après années à tous ces criminels de guerre réactionnaires sionistes qui depuis 1948 annoncent la fin proche de la révolution palestinienne sous prétexte que « les causes aussi vieillissent avec le temps et finissent à leur tour par mourir et disparaître ».

Le peuple palestinien – et là encore la Naqba nous le rappelle – n’a pas d’autre échappatoire que de lutter, de combattre et de se libérer du joug du colon pour continuer à être. Lire plus