Intervention de Charlottes Kates au meeting du 18 mars 2017

Réseau Samidoun : Palestinian Prisoner Solidarity Network

Je suis ici ce soir en tant que représentante de Samidoun, un réseau de lutte pour la libération des prisonniers politiques palestiniens.
Samidoun est actif au Canada, aux États-unis, en Belgique et dans bien d’autres pays : nous travaillons par exemple en France avec Coup Pour Coup 31 de Toulouse.
En tant que réseau, notre travail consiste à rassembler les différents travaux des différentes organisations, qui sont menés pour la libération des prisonniers palestiniens, comme par exemple le travail remarquable de ce soir.
C’est clair, quand nous parlons de Georges Abdallah, nous parlons d’un des 7000 prisonniers politiques palestiniens. Quand nous parlons des prisonniers palestiniens, nous parlons bien sûr de Ahmad Saadat, mais aussi évidemment de Georges Abdallah.
Georges Abdallah est le symbole des prisonniers dans les mouvements en France, en Palestine, mais aussi il est celui de tous les peuples du monde qui se battent contre l’oppresseur, qui se battent pour le socialisme.
Le mouvement de défense du peuple palestinien en général est très important. Pourquoi ?
Dans le contexte de toutes les luttes, les prisonniers politiques représentent la ligne de front. C’est pourquoi la lutte pour la libération des prisonniers politiques est très importante dans la lutte pour la libération de la Palestine toute entière.
Les prisonniers palestiniens représentent la Résistance, la résistance de tous ceux qui subissent l’oppression de l’État sioniste et qui sont emprisonnés dans ses geôles.
Si nous luttons pour la libération de la Palestine, nous devons lutter pour les libérateurs de la Palestine, pour ceux qui organisent la résistance, c’est-à-dire pour les prisonniers palestiniens.
Il y a des questionnements, des critiques concernant le leadership de la Palestine. Il y a une certaine confusion, car en effet l’AP s’engage sur des questions de sécurité avec l’État israélien. Mais si nous voulons nous intéresser à qui mène le combat pour le peuple palestinien, nous n’allons pas regarder qui donne des conférences de presse ou qui demande des ministères. Nous devons nous intéresser aux 7000 prisonniers politiques qui sont actuellement emprisonnés, car ce sont eux effectivement les meneurs de la lutte pour la Palestine. Le mouvement palestinien a des meneurs effectifs qui s’organisent, qui discutent et qui subissent régulièrement des attaques perpétrées par l’État israélien, qui les confinent à l’isolement.
Quand nous faisons campagne pour les Palestiniens, quand nous faisons campagne pour Georges Abdallah, nous faisons campagne pour la Résistance de toute la Palestine.
Une question revient souvent : celle de la désunion au sein des Palestiniens. La voix réelle du peuple est celle qui vient de derrière les barreaux. Nous voyons des Palestiniens de toutes tendances politiques qui s’organisent et qui luttent contre le colonialisme israélien. Si nous voulons nous lever pour la libération du peuple de Palestine contre tous les impérialismes du monde, qu’ils soient israélien, français ou américain, nous devons prendre conscience que ce sont les meneurs de derrière les barreaux qu’il faut libérer, pour lesquels il faut se battre.
Et enfin la libération du peuple palestinien, la libération des prisonniers politiques palestiniens, le combat pour la libération de Georges Abdallah est un combat international, c’est un combat internationaliste.
Georges Abdallah n’est pas qu’un leader pour les Libanais, pour les Palestiniens ou pour les Français. Il est une voix importante pour tous les internationalistes du monde qui se battent contre l’oppression et contre l’impérialisme.
C’est la même chose lorsque nous parcourons la liste de centaines et de milliers de noms d’activistes palestiniens qui se battent pour la liberté de leur peuple depuis des années. Ces hommes et ces femmes sont des exemples pour nous tous dans la lutte contre le colonialisme et contre l’impérialisme. C’est la lutte pour la libération des prisonniers politiques qui nous fait converger vers toutes les luttes dans différents pays par exemple en Irlande, au Kurdistan, en Palestine, aux Philippines, en Inde, ou encore pour la libération des Noirs, des Portoricains. C’est la lutte pour la libération des prisonniers politiques qui nous rassemble dans un combat internationaliste.
Et quand nous voyons  nos ennemis, les impérialistes, les sionistes contre nous, nous avons la responsabilité de faire de même de façon à établir un rapport de force.
La lutte pour la fin des violences policières et du racisme dans les quartiers ne doit pas être dissociée de celle pour Georges Abdallah. Au contraire ce sont des luttes qui sont liées qui se mènent ensemble et la lutte pour la libération de Georges Abdallah est la lutte pour la libération de tous les prisonniers politiques.
Toutes les victoires contre l’impérialisme, contre le racisme, contre le fascisme, contre les violences, quel que soit le pays impérialiste dans lequel on se trouve, sont des victoires pour le mouvement de libération de la Palestine. Et toute victoire du peuple palestinien est une victoire qui nous aide nous-mêmes dans notre combat contre le racisme, contre l’oppression policière et pour la justice.
Pour conclure, nous avons hâte de mener la lutte ensemble contre le sionisme, les impérialistes et toutes les formes d’oppression, et de nous unir dans un même combat.