Résister à une occupation coloniale est un droit et un devoir.

siteon0-38e4a

Intervention de Mireille Fanon-Mendès-France à la soirée du 24 octobre 2014, organisée par le Comité lyonnais en soutien à Georges Ibrahim Abdallah.

Extraits :

Il est aujourd’hui le plus ancien prisonnier politique en France et en Europe, après trente et un ans d’enfermement. Triste record pour un pays dont les dirigeants n’hésitent pas à donner des leçons sur les droits humains au reste du monde. L’acharnement de certains politiques à le maintenir sous les verrous montre le caractère inacceptable de la vengeance politique par des États étrangers qui dictent leur loi.

Alors même que les autorités ont toujours détourné le regard devant les auteurs de crimes de masse de Sabra et Chatila, la France officielle se déshonore en maintenant en prison un homme qui s’est dressé contre l’arbitraire et l’injustice, tout comme elle s’est déshonorée cet été lorsque le président de la République a apporté son soutien au massacre commis dans la Bande de Gaza au prétexte que l’État d’Israël a le droit de se protéger.

Il est nécessaire de rappeler que, selon le droit international, tous les peuples occupés ont le droit légitime de résister à la domination coloniale, à l’occupation et aux forces occupantes.

Pour mieux contrôler afin de mieux dominer, les démocraties vont introduire, étape par étape, dans l’inconscient collectif l’idée que le terrorisme est partout ; pour ce faire, elles ont besoin de se construire une idéologie imposant l’idée que le terrorisme menace absolument toutes les sphères de la société, particulièrement lorsque des hommes et des femmes revendiquent leurs droits fondamentaux, dont celui à leur souveraineté et à leur terre mais aussi lorsque d’autres hommes et d’autres femmes se lèvent pour affirmer leur solidarité du côté des opprimés, des damnés de la terre.

Dès lors, il est facile de comprendre que les prisonniers politiques, où que ce soit, sont une des données de la répression et un des moyens trouvés par les dominants pour imposer un nouvel ordre mondial qui lutte contre l’ensemble des peuples pour assurer sa survie par la marchandisation et la financiarisation du monde. C’est bien pour cela que les démocraties répressives cherchent à pénaliser et criminaliser toute forme de résistance et de solidarité.

Lire l’intégralité de l’intervention ici

 

Mireille Fanon-Mendès-France est présidente de la Fondation Frantz Fanon. Elle est également experte du groupe de travail sur les Afro-descendants au Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Rappelons que Georges Ibrahim Abdallah a reçu le prix Frantz Fanon 2014 lors de la semaine anticoloniale en février 2014.