En ce qui nous concerne, la mort de 10 soldats d’une armée impérialiste d’agression n’a rien de tragique, quelque soit l’âge et la nationalité des soldats morts les armes à la main en terre occupée. Pleurer ces soldats, c’est privilégier l’émotionnel pour détourner le débat politique.
Ci-dessous l’article d’Europalestine pour que chacun puisse se faire une idée juste.
http://www.europalestine.com/spip.php?article3336
Soldats français tués en Afghanistan : les risques d’un sale métier
Publié le 20-08-2008
A l’heure où un chœur d’hypocrites pleure la mort de 10 soldats de métier français tombés en Afghanistan, nos pensées vont aux milliers d’hommes, de femmes et d’enfants de ce pays massacrés par la coalition impérialiste menée par les Etats-Unis et ses supplétifs de diverses nations, dont la France.
L’engagement de l’armée française contre le peuple afghan, sous couvert de lutte contre le « terrorisme » et les « talibans », a commencé dès 2001, lorsque le gouvernement français était encore dirigé par la « gauche plurielle » de Lionel Jospin.
Au fur et à mesure qu’elle rencontrait en Afghanistan une résistance croissante, largement nourrie par ses propres exactions –en particulier, les bombardements aériens de populations civiles- l’armée américaine a demandé aux autres membres de l’OTAN d’augmenter leur propre contribution à cette guerre criminelle.
Sarkozy, une fois élu Président de la République, a rapidement accédé aux demandes de George Bush, et décidé d’envoyer des renforts de troupes sur le terrain.
Manque de chance : ce que l’Etat-major des armées appelle le « premier engagement sérieux » de l’infanterie française (pour l’aviation, tout va bien, les pilotes de « nos » Mirage sèment la mort sans prendre de risques depuis des années déjà), à quelques dizaines de kilomètres seulement de la capitale Kaboul, vient de se solder par une mini-Berezina, avec 10 morts et 21 blessés sur la soixantaine de militaires déployés !
Pleurnichant sur les conditions dites « extrêmement difficiles » (rendez-vous compte, ces sauvages d’Afghans habitent un pays plein de poussière et où il fait froid la nuit !) dans lesquelles opèreraient des troupes françaises pourtant suréquipées, le chef d’Etat-major de l’armée de terre, le général Georgelin, a admis que ses hommes étaient tombés dans une embuscade « bien montée ».
Du coup, la presse française, honteusement silencieuse sur cette guerre tant que les victimes étaient uniquement des Afghans, a amorcé un léger changement de ton depuis 24 heures : les résistants ne sont plus seulement définis par le terme passe-partout de « talibans » (mot voulant dire « élève » en arabe, et « élève en religion » en pachtou), mais aussi comme « insurgés ». Et on commence à voir des articles nous expliquant que le peuple afghan supporte de moins en moins l’occupation militaire de son pays, et le gouvernement de marionnettes corrompues mis en place par l’OTAN à Kaboul.
On ne peut de ce point de vue que souhaiter la multiplication d’embuscades « bien montées », si elles aident à l’éveil des consciences et de la mobilisation, ici en France, contre la sale guerre. Troupes françaises, troupes de l’OTAN, hors d’Afghanistan !
CAPJPO-EuroPalestine